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Les médicaments qui perturbent la flore intestinale
Nous vous parlons très régulièrement des recherches autour du microbiote, un champ d'investigation scientifique passionnant et en pleine effervescence. Pas une semaine ne se passe en effet sans qu'on découvre de nouvelles choses et des liens inattendus entre notre état de santé et les milliards de bactéries qui nous colonisent, au niveau intestinal bien sûr, mais aussi buccal, vaginal, etc.).
En 2016, le Dr Serge Rafal nous expliquait déjà à quel point les recherches sur le microbiote modifiaient totalement nos paradigmes médicaux et tant de choses se sont en effet passées depuis, bousculant nos certitudes et offrant de nouveaux espoirs de traitement pour de nombreuses pathologies.
Les découvertes les plus attendues et prévisibles étaient, bien entendu, en lien avec les problèmes intestinaux, comme le rôle des probiotiques dans les pathologies inflammatoires de l’intestin, par exemple. Mais ces travaux sur le lien entre microbiote et inflammation ont trouvé des prolongements inattendus : notamment dans la recherche sur le cancer du côlon, les causes de l’obésité, ou le lien entre consommation de viande rouge et risque cardiovasculaire.
Les relations complexes entre la flore bactérienne intestinale et les fonctionnalités du cerveau et du système nerveux ont également beaucoup avancé, qu’il s’agisse des recherches sur les causes des maladies de Parkinson et d’Alzheimer, la flore intestinale spécifique des personnes avec un trouble du spectre autistique ou les promesses thérapeutiques des greffes de flore fécale.
Alors qu’on commence tout juste à prendre la pleine mesure de l’immense importance du microbiote pour notre santé, force est de constater que son équilibre est chaque jour plus menacé par nos modes de vie modernes. Bien sûr, il y a les modifications dans notre alimentation, toujours plus pauvre en fruits, légumes et fibres, le carburant de nos bonnes bactéries. Mais il y a aussi l’arrivée d’autres éléments perturbateurs comme les édulcorants.
Dans les facteurs de perturbation du microbiote, il y a la prise bien trop abondante et répétitive d’antibiotiques, mais aussi de médicaments. On savait déjà que le passage par la case hôpital et soins intensifs appauvrissait la flore, générait des dysbioses et rendait les personnes plus vulnérables aux infections, mais on ne savait pas exactement pourquoi.
Or, une étude parue en mars dans la revue britannique Nature montre que les traitements antibiotiques n’ont pas le monopole du déséquilibre de la flore intestinale, loin de là. Sur 923 médicaments étudiés par des chercheurs allemands du Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL), pas moins de 250 exposeraient à un déséquilibre du microbiote intestinal. Issus de toutes les classes thérapeutiques, ces médicaments déstabilisateurs comptaient notamment des inhibiteurs de la pompe à protons ou encore des antiviraux. Des découvertes jugées « effrayantes » par l’un des chercheurs, estimant le nombre de médicaments concernés fortement susceptible d’évoluer à la hausse…
Une raison de plus, s’il en fallait, pour limiter la prise de médicaments au strictement nécessaire.
Source : Maier, L., Pruteanu, M., Kuhn, M., et al. "Extensive impact of non-antibiotic drugs on human gut bacteria". Nature, 19 mars 2018.
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