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Quand le microbiote soigne vos poumons
À toute chose malheur est bon. Ainsi, l’actualité du Covid-19 a mis en évidence l’importance d’une immunité optimisée et, de ce fait, d’un microbiote équilibré. Il est donc plus urgent que jamais de se constituer une bonne flore intestinale avec les aliments adaptés. C’est ce que nous vous proposons de mettre en application.
Après plus de trois mois d’épidémie se dégage un profil bien étayé des malades ayant subi les formes les plus sévères du Covid-19, décès compris. Ce sont majoritairement des hommes âgés, présentant au moins un antécédent, avec pour dénominateur commun une inflammation chronique « à bas bruit » liée le plus souvent à des affections cardio- vasculaires et à de l’obésité ; des situations bien connues pour être liées à une flore intestinale déséquilibrée et appauvrie. D’ailleurs, un pourcentage important de ces patients a aussi présenté des troubles digestifs. Le microbiote intestinal pourrait-il expliquer – au moins en partie – la fragilité face au Sars-Cov-2 ?
L’axe intestin-poumon
Le microbiote intestinal a longtemps été le seul considéré par la recherche. Ce n’est que récemment qu’on s’est intéressé aux autres populations de micro-organismes, notamment celle des poumons. Plusieurs études ont mis en évidence le rôle des colonies microbiennes et fongiques pulmonaires dans le développement d’infections respiratoires et d’allergies. La recherche a découvert l’existence d’un axe microbiotal actif intestin-poumon, très influent sur l’homéostasie et l’évolution des maladies de l’arbre respiratoire. On constate une interaction entre les deux sphères, aboutissant à une certaine concordance des souches microbiennes et des réponses immunitaires.
Cet axe est, en particulier, impliqué dans l’évolution de maladies respiratoires comme la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), l’asthme et la fibrose kystique. Cette dernière s’exprime d’ailleurs souvent sur les deux terrains, digestif et pulmonaire. Les études révèlent des microbiotes pulmonaire et intestinal clairement différents chez les sujets atteints de ces affections par rapport aux sujets sains. Il semble que c’est le système immunitaire associé aux muqueuses qui soit le vecteur de communication, notamment via les ganglions lymphatiques mésentériques (c’est-à-dire qui irriguent et drainent les viscères).
Une protection globale
Bien sûr, changer de modèle alimentaire d’un jour à l’autre, outre la difficulté que cela représente, ne guérira pas du Covid-19 si d’aventure vous deviez l’attraper. Mais si vous l’avez déjà eu, ou qu’il faille faire face à un autre épisode similaire, une alimentation pro-microbiote aidera à mieux moduler l’inflammation résiduelle que vous aurez éventuellement « héritée » de votre infection et à mieux résister à une infection future. En outre, les bienfaits d’une telle alimentation s’étendront bien au-delà de la seule protection contre les méfaits du coronavirus.
Quels aliments choisir ?
- Les légumes : le brocoli, tous les choux, le fenouil, les champignons, la betterave, la patate douce, l’artichaut, les asperges, les pois mange-tout, les endives, les sa- lades vertes, l’ail, l’échalote, les oignons…
- Les fruits : les avocats, les fruits rouges, les agrumes, les abricots, les pommes, les prunes.
- Les céréales complètes : l’avoine, l’épeautre, le seigle.
- Les légumineuses : les lentilles corail, les pois cassés, les haricots mungo.
- Les fruits à coque : les noix, les pistaches, les graines de courge, de lin, les amandes, les noix de macadamia.
- Les huiles d’olive, de noix, de lin, de colza, de cameline.
- Les aromates et les épices : le per- sil, la ciboulette, le thym, le romarin, la coriandre, le gingembre, le poivre noir, la cannelle, le curcuma…
- Les fromages et les laitages de chèvre, de brebis et de bufflonne.
- Les viandes : en manger moins, mais de meilleure qualité. Privilégier la viande d’animaux nourris à l’herbe et aux grains selon les besoins naturels de l’espèce.
Veillez en particulier à un apport suffisant en fibres, car elles sont le meilleur substrat (prébiotique) du microbiote. Conformez-vous a minima aux recommandations officielles : entre 30 et 50 g par jour.
Pensez aux aliments lacto-fermentés
Non cuits mais plus vraiment crus, les aliments lacto-fermentés (choucroute, bière, pain au levain, kéfir, légumes) gardent tout leur intérêt nutritionnel tout en offrant une meilleure assimilation. Ils sont très favorables à la flore intestinale et ils assurent donc une bonne immunité. à faire soi-même (le kéfir, c’est superfacile), à apprendre lors d’un atelier près de chez vous, ou à acheter en magasin bio.
Pour en savoir plus : www.nicrunicuit.com, le blog de Marie-Claire Frédéric, spécialiste en aliments fermentés.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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