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Hydne hérisson : un champignon médicinal pour les neurones

  • Hericium erinaceus Hericium erinaceus
Article paru dans le journal nº 74

Ce champignon de la pharmacopée chinoise est actuellement l’objet de nombreuses études qui mettent en lumière des potentiels prometteurs, notamment dans la protection et la réparation des fibres nerveuses devant des affections comme la dépression, Alzheimer, Parkinson et l’épilepsie.

Article mis à jour le 23/01/2023 par La rédaction

En MTC, un antifatigue et un protecteur du système digestif

L’Hericium erinaceus (HE), connu aussi sous les appellations d’hydne hérisson en français ou Lion’s Mane en anglais, se déploie en filaments blancs retombants, qui peuvent faire penser à une chevelure ou une crinière. En médecine traditionnelle chinoise , il est réputé pour traiter les inflammations de l’estomac et du tube digestif , ulcères et gastrites, tout particulièrement en présence d’ Helicobacter pylori, bactérie contre laquelle HE active une voie immunitaire spécifique.

Lire aussi Crinière de lion : un champignon au chevet du cerveau La littérature chinoise ancienne le donne également comme un reconstituant et un antifatigue physique et cognitif, vertus pour lesquelles plaide sa composition variée en minéraux (dont les précieux sélénium et germanium), acides aminés, vitamines et polysaccharides, pour ne citer que ceux-là. Une étude de 2015 a notamment révélé qu’HE réduit les taux d’acide lactique dans le sang, et qu’il augmente la teneur en glycogène des tissus et l’activité des enzymes anti-oxydantes.

Confirmation scientifique des propriétés protectrices et régénérantes d'Hericium erinaceus sur les neurones

Le stress oxydatif et l’inflammation subis par les cellules nerveuses et gliales du système nerveux, en particulier dans le cerveau, sont des facteurs-clés dans l’apparition des maladies neurodégénératives. Jusqu’ici, les médicaments couramment utilisés contre ces pathologies ont montré des bénéfices assez limités, pour des effets secondaires souvent rébarbatifs. Ces dernières décennies, avec le regain d’intérêt pour les remèdes traditionnels, différentes études scientifiques ont validé les propriétés protectrices et anti-inflammatoires d’Hericium erinaceus sous forme de poudre crue, de décoction ou d’extrait alcoolique vis-à-vis des cellules nerveuses, sans aucun désagrément collatéral identifié.

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Des composés uniques qui traversent la barrière hémato-encéphalique

Comme de nombreux autres champignons, l’Hericium erinaceus est très riche en bêta-glucanes, une famille particulière de polysaccharides aux multiples vertus (immunitaires, métaboliques…). Mais la spécificité de l’Hericium tient à sa teneur en deux familles de molécules de petite taille, les héricénones et les érinacines, capables de franchir la barrière hémato-encéphalique.

Ces composés stimulent la production de NGF (nerve growth factor, ou facteur de croissance nerveuse), le premier connu d’une famille de facteurs nécessaires à la survie et la différenciation des neurones. Les recherches plaident pour un rôle essentiel du NGF dans la récupération anatomique et fonctionnelle des tissus nerveux lésés , ainsi que dans la prévention et l’amélioration de la dégénérescence neuronale.

Le NGF est fabriqué par un grand nombre de cellules, mais sa production diminue avec l’âge et la maladie. Utiliser directement le NGF en prévention est malheureusement stérile car c’est un peptide de gros poids moléculaire incapable de franchir la barrière hémato-encéphalique. C’est pourquoi les héricénones et les érinacines, capable de promouvoir la synthèse du NGF de l’intérieur, attisent l’intérêt des scientifiques, pour des problèmes aussi différents que l'épilepsie, les troubles de l'humeur et du sommeil, la déficience cognitive liée à l'âge ou Alzheimer, et même la longévité.

Épilepsie

L’épilepsie se caractérise par une augmentation soudaine de l’activité électrique dans le cerveau ou seulement une région précise, entraînant une perturbation temporaire de la communication entre les neurones. On ignore ce qui provoque ce phénomène et s’il est une maladie en soi ou plutôt un symptôme d’une souffrance neuronale sous-jacente. Des observations à l’IRM et des examens histologiques sur des patients décédés pendant un épisode convulsif généralisé montrent, chez une partie des sujets, une importante perte neuronale et une gliose aigue au niveau de l’hippocampe.

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