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Lutte contre le cancer : les champignons se font une place
La mycothérapie, science qui étudie l’utilisation médicinale des champignons, est multimillénaire. Confortée par un nombre croissant d’études scientifiques, elle n’a rien à envier à la phytothérapie ou la micronutrition. Mais quels champignons ont prouvé leur efficacité et pour quel usage ? Comment agissent-ils ? Comment les choisir sans se tromper ? Un univers à redécouvrir à la lumière des connaissances actuelles.
Le cancer, c’est environ dix millions de morts par an dans le monde. Les facteurs environnementaux et leur impact sur la génétique seraient responsables de 90 % d’entre eux. Viennent s’ajouter six facteurs majeurs de risques comportementaux et alimentaires : le surpoids, le manque d’exercice physique, une faible consommation de fruits et légumes, le tabagisme, la consommation d’alcool et le stress psychosocial.
Il n’est pas question ici de soigner le cancer avec des champignons, mais de soutenir le corps dans son combat, d’améliorer la tolérance aux traitements et leur efficacité, de contribuer à prévenir les rechutes. Parmi les bienfaits d’ores et déjà éprouvés de la mycothérapie sur des patients traités en oncologie, on compte l’amélioration du bien-être général, du transit intestinal, la réduction des nausées, une meilleure récupération de l’appétit et de la force musculaire.
La mycothérapie peut agir à plusieurs étapes du processus cancéreux
Les cellules cancéreuses ne facilitent pas la tâche de notre organisme et de son système de défense : insensibilité envers les signaux antiprolifératifs, potentiel de réplication illimité, capacité à induire l’angiogenèse, détournement du métabolisme énergétique et résistance à la mort cellulaire. Mais le cancer se développe par étapes logiques sur lesquelles certains traitements naturels, dont la mycothérapie, peuvent intervenir des façons suivantes :
- agir à la base en protégeant les cellules saines des mutations génétiques potentiellement cancéreuses ;
- soutenir la vigilance du système immunitaire pour qu’il reconnaisse les cellules cancéreuses lorsqu’il est encore temps ;
- faciliter l’apoptose, mort naturelle des cellules endommagées ou dysfonctionnelles ;
- ralentir la croissance des tumeurs existantes ;
- anti-angiogenèse, en empêchant les tissus cancéreux de créer de nouveaux vaisseaux sanguins pour s’approvisionner.
- empêcher les métastases en bloquant la migration des cellules tumorales vers d’autres organes ou tissus.
Si certains champignons semblent se spécialiser dans l’une ou l’autre de ces étapes, comme Coriolus versicolor qui démontre des effets immunomodulateurs et anti-angiogéniques, d’autres comme Phellinus linteus sont capables d’agir sur la totalité.
Des molécules pour limiter les effets indésirables des traitements
Naturelles ou de synthèse, ces molécules changent la manière dont les cellules se comportent. Elles peuvent renforcer l’efficacité des traitements anticancéreux et/ou en limiter les effets indésirables. Les MRB des champignons médicinaux ont montré une capacité à réguler la réponse immunitaire et le métabolisme de nombreux organes, ainsi qu’à réduire la toxicité des traitements sur les cellules saines.
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