Reconstruire des nerfs

Ce sont les personnes qui souffrent d’un nerf abîmé ou sectionné qui vont être contentes, car la science semble faire un grand pas le traitement et la réparation de cet organe. On pensait jusqu’à présent qu’il était quasiment impossible de réparer les lésions des nerfs périphériques (comprenez ceux situés à l’extérieur du cerveau et de la moelle épinière). On savait qu’ils pouvaient repousser d’eux-mêmes, mais seulement de 0,8 cm environ. Si la partie endommagée est plus longue, inutile d’espérer que le nerf se régénère assez pour atteindre sa cible dans le muscle. Ces lésions sont à l’origine de troubles moteurs comme les douleurs, la paralysie ou les troubles neurovégétatifs.

Pourtant, une équipe de l’université de Pittsburgh, aux États-Unis, est parvenue à faire repousser un nerf en utilisant des protéines régénératrices et des tubes en polymères. Les tubes de polymères sont censés être comme des « tuteurs » ou des « guides » pour que le nerf puisse repousser correctement, sans être désorienté et sans créer des neurômes (des nœuds qui peuvent se révéler très douloureux). Ces tubes sont du même matériau que les sutures solubles, donc ils sont naturellement désagrégés par l’organisme. Quant aux protéines, ce sont les facteurs neurotrophes (ou neurothrophiques) dérivés de la glie ou GDNF, qui favorisent la croissance du nerf. Cette nouvelle approche s’est avérée aussi efficace que la greffe du nerf classique en termes de récupération des fonctions motrices, et plus efficace en termes de restauration de la conduction nerveuse et la reformation de cellules de Schwann, qui permettent de stimuler les signaux électriques dans le membre et assurent également une meilleure régénération.