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Inflammation : pensez à la vitamine B12 !
Elle n’est pas la plus célèbre des vitamines, mais peut-être l’une des plus essentielles, étant donnée son implication dans le bon fonctionnement neurologique, notamment. Seulement voilà, près d’un cinquième de la population serait carencé en vitamine B12. Et il semblerait, d’après une nouvelle étude, que cet état pourrait grandement favoriser l’inflammation au sens large.
La vitamine B12 — en association avec d’autres vitamines du groupe B, en particulier l’ acide folique (ou vitamine B9) — est indispensable au bon fonctionnement du cerveau et du système nerveux (protection de la gaine de myéline, synthèse de neurotransmetteurs…), à la production des globules rouges (antianémique), à la synthèse de l’ADN, à la résistance aux allergies ou encore à la détoxification, en particulier au niveau du foie.
Indispensable, mais souvent manquante
L’importance de la vitamine B12 est liée, en particulier, à deux enzymes clés dont l’élaboration est « B12-dépendante » ; la méthionine synthase — dont le produit est la méthionine, acide aminé essentiel — et la méthylmalonyl-CoA mutase – une enzyme mitochondriale, également indispensable à la dégradation d’acides aminés comme la valine, l’isoleucine, la méthionine ou la thréonine.
Quasi absente des végétaux, la vitamine B12 se retrouve en quantités appréciables dans le foie de bœuf, le caviar (!), les huitres, le maquereau, le hareng… Les végétariens sont régulièrement alertés de leur risque sensiblement plus grand de manquer de vitamine B12, en dépit de la synthèse endogène (par le microbiote intestinal), qui se révèle trop faible pour suffire aux besoins quotidiens des adultes estimés à 4,0 µg (microgrammes) par l’EFSA (European Food Safety Autohority). Les carences semblent s’accentuer aussi avec l’âge.
Moins de vitamine B12, plus d’inflammation
Il est connu qu’un déficit en vitamine B12 — ou en acide folique — peut entrainer une augmentation des niveaux d’homocystéine, un acide aminé qui, à sont tour, engendre la production de molécules pro-inflammatoires et de radicaux libres . Cette accumulation d’homocystéine, bien que susceptible de refléter une carence, n’est cependant pas spécifique au déficit en vitamine B12. D’où la nécessité de s’intéresser directement aux marqueurs d’inflammation eux-mêmes.
Cette nouvelle étude (1) fait un constat double, auprès d’une cohorte humaine issue de l’étude PREDIMED (prevencion con dieta mediterranea, une vaste étude espagnole évaluant l’effet du régime méditerranéen en tant que moyen de prévention des maladies cardiovasculaires) et sur une population de souris âgées : il existe une association entre des niveaux circulants de vitamine B12 bas et deux marqueurs d’inflammation (l’interleukine Il-6 et la protéine C réactive) couramment associés à des affections comme les infections, l’obésité, le diabète, le cancer, l’athérosclérose ou encore le syndrome du côlon irritable
Supplémentation en B12 : dosages, bilans et précautions
Ces résultats rappellent l’importance du rôle de la vitamine B12 (et de la B9, les deux étant étroitement associées dans bon nombre de processus biologiques) vis-à-vis des états inflammatoires. Il n’est cependant pas souhaitable pour autant de se supplémenter « à l’aveugle » car sa consommation orale n’est pas corrélée à sa disponibilité biologique. Ainsi, se complémenter à 4 microgrammes par jour de B12 ne vous permettra pas d’absorber les 4microgrammes en question. C’est pour cette raison que la majorité des compléments alimentaires proposent la vitamine B12 (le plus souvent sous forme de cyanocobalamine) à des dosages supérieurs aux recommandations des autorités de santé.
Quelle posologie pour les végétariens ?
L’association végétarienne de France (2) conseille les doses suivantes :
- 1,3 µg de B12, trois fois par jour, par des aliments enrichis en B12,
- 10 µg de B12, une fois par jour, ou
- 2 000 µg de B12, une fois par semaine, ou
- 5000 µg de B12, une fois par quinzaine.
L’association rappelle en outre que les tests sanguins de vitamine B12 ne sont pas vraiment fiables, notamment car ils comptabilisent comme B12 des molécules analogues qui n’en sont pas. Elle rappelle l’existence d’un test moins connu, mais plus fiable : le dosage de la concentration en acide méthylmalonique (AMM) dans les urines. Avec ou sans ordonnance, ce test peut permettre à tous d’évaluer leur niveau vitaminique (une augmentation de l’AMM signant une carence en B12) pour faire le choix d’une complémentation adéquate.
L’hypervitaminémie (3) en B12 existe mais dans l’immense majorité des cas n’est pas lié à une supplémentation orale mais à une anomalie biologique associée à des maladies du sang, du foie, des reins, des maladies auto-immunes et inflammatoires, voire des cancers.
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Références bibliographiques
(1) « Higher circulating vitamin B12 is associated with lower levels of inflammatory markers in individuals at high cardiovascular risk and naturally aged mice», Journal of the Science of Food and Agriculture, septembre 2023
(2) « La vitamine B12 dans le cadre d’une alimentation végétale »
(3) « Persistent elevation of plasma vitamin B12 is strongly associated with solid cancer», Scientific reports, juin 2021 - et “Hypervitaminémie B 12 : implications cliniques et prise en charge », Revue médicale suisse, 2012
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