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L’obésité : prévenir contre une maladie chronique
Et si on changeait de regard sur l’obésité ? Cette problématique est souvent cible de moqueries, liées au préjugé persistant selon lequel le fait d’être obèse est lié à une mauvaise hygiène de vie ou un manque de volonté. L’obésité, loin d’un simple " laisser-aller ", est dans certains cas une réelle pathologie.
Un travail publié en janvier 2023, fruit d’une collaboration entre la Ligue contre l’obésité, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le CHU de Montpellier, révèle une progression importante des problèmes de poids en France. 47,3 % des adultes français seraient obèses ou en surpoids. Si, depuis 1997, la prévalence du surpoids fluctue autour de 30 %, celle de l’obésité est passée de 8,5 % en 1997 à 17 % en 2020. En termes de prévalence, l’étude met en avant des différences : l’obésité toucherait davantage les plus jeunes, les femmes et les catégories sociales les moins aisées. L’obésité morbide, de son côté, a été multipliée par près de sept en vingt-trois ans.
Une maladie chronique complexe
" L’obésité correspond à un excès de masse grasse et à une modification du tissu adipeux ", définit l’Inserm. Cette maladie, complexe à définir, serait liée à des interactions entre différents facteurs : alimentaires, génétiques, épigénétiques et environnementaux. Les comportements alimentaires et une sédentarité trop importante, des éléments souvent mis en avant dans le cas de l’obésité, ont un impact sur cette pathologie mais ne sont pas les seuls en cause. Comment expliquer sinon qu’à mode de vie similaire, certains prennent plus de poids que d’autres ?
De fait, le rôle de l’environnement est de plus en plus pointé du doigt. L’exposition à certains polluants, le stress, certains médicaments, le rythme de sommeil ou un déséquilibre du microbiote hormonal pourraient avoir un impact sur le développement de cette maladie. La prédisposition génétique n’est pas non plus à négliger : des équipes françaises, de l’Inserm et du CNRS, ont identifié de nombreux gènes impliqués dans la prise de poids, l’obésité sévère et/ou les complications de l’obésité. Dans les faits, un individu a deux à huit fois plus de chances d’être obèse si des membres de sa famille le sont eux-mêmes.
La nécessité de se faire accompagner
Au vu de la variété des problématiques entrant en jeu dans le développement de l’obésité, les professionnels de santé insistent sur la nécessité d’un suivi. Celui-ci doit être adapté au patient et prendre en compte tous les aspects de sa vie, de l’alimentation aux troubles du sommeil, en passant par les difficultés psychologiques. En parallèle, le Cnao milite pour faire reconnaître l’obésité comme une maladie chronique et la faire déclarer grande cause nationale.
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Une nécessaire prévention
L’Inserm considère l’obésité comme une maladie chronique qui devient irréversible une fois installée et insiste sur la nécessité d’une prévention. Prévention d’autant plus essentielle que cette pathologie est associée à des comorbidités comme le diabète de type 2, des troubles hormonaux, des maladies cardio-vasculaires, des troubles musculo-squelettiques, et de nombreuses formes de cancers. Elle est aussi associée à une mortalité élevée. Plus récemment, des données ont montré que les personnes touchées étaient plus sujettes aux formes graves de Covid-19.
Anne-Sophie Joly, présidente du Collectif national des associations d’obèses (Cnao), insiste sur une nécessaire sensibilisation à ces questions pour en finir avec la stigmatisation des personnes obèses. Elle appelle les pouvoirs publics à promouvoir davantage l’activité physique et une alimentation équilibrée mais aussi à limiter les sources de pollution et les perturbateurs endocriniens ainsi qu’à lutter contre la précarité.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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