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Radiofréquences : l’ANSES invitée à clarifier ses positions et conflits d’intérêts
Le 25 mars dernier, quatre associations ont interpellé le directeur général de l'ANSES, Roger Genet, pour lui « demander de clarifier les positions de l'agence » notamment « en ce qui concerne le bien-fondé de ses travaux du point de vue scientifique et des conflits d'intérêts qui l'animent ».
Ces associations - Alerte Phonegate, le CRIIREM (Centre de Recherche et d'Information Indépendantes sur les Rayonnements Électromagnétiques, Robin des Toits et SERA (Santé Environnement en Auvergne-Rhône-Alpes) - tiennent « tout particulièrement » à exprimer leurs « inquiétudes » concernant les conflits d’intérêts des experts que choisit l’ANSES pour mener des études aux résultats décisifs alors qu’elle a pour mission de mettre en œuvre une expertise scientifique « indépendante et pluraliste ».
Des choix de mesure du DAS qui protégeraient « trois fois moins » les Français
Outre ces conflits d’intérêts, les quatre associations pointent du doigt des choix « contestables » de l’ANSES qui auraient mené à une réglementation plus laxiste en France en matière de radiofréquences émises par les téléphones portables. À deux reprises, l’agence aurait choisi selon les associations de favoriser des données ou expertises qui, systématiquement, aboutissent à des recommandations plus laxistes.
Tout d’abord, l’ANSES aurait conféré un « rôle central » aux travaux de l’ICNIRP, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants. Or cette agence européenne indépendante présenterait « plusieurs conflits d’intérêts » et certains de ses choix de mesure du DAS (débit d'absorption spécifique) minimiseraient le risque des ondes émises par nos téléphones portables, au point qu’un utilisateur français, ou européen, serait « trois fois moins bien protégé qu’un Américain ».
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Des données volontairement ignorées pour édicter une règlementation plus laxiste ?
En parallèle, l’ANSES aurait volontairement ignoré, ou n’aurait pas eu connaissance, de données qui auraient dû la pousser à une règlementation plus sévère en matière de mesures du DAS.
En effet, en France, l’ANSES édicte les règles à suivre en matière de radiofréquences mais travaille pour cela main dans la main avec l’ANFR (l’Agence Nationale des Fréquences) un établissement public administratif qui assure le volet « pratique » et transmet des données à l’ANSES, qui lui servent ensuite à asseoir ses recommandations sanitaires. Or, d’après les « éléments à [leur] disposition », Alerte Phonegate, CRIIREM, Robin des Toits et SERA ont la « quasi-certitude », que l’ANFR aurait pu « volontairement dissimuler » à l’ANSES des informations qui aurait pu pousser l’agence à recommander des mesures plus sévères du DAS.
Afin de faire la lumière sur ces questionnements, les quatre associations demandent à l’agence de « transmettre en toute transparence » les éléments scientifiques qu’elle avait en sa possession, notamment des documents en provenance de l’ANFR reçus entre 2012 et 2016 et qui sont « à l’origine de certaines de recommandations » et référentiels qui leur semblent « contestables » et « constituerait une faute inexcusable en termes d’atteinte à la santé publique » s’il s’avérait qu’elles étaient connues de l’agence au moment d’édicter ses recommandations.
Source :
Communiqué de presse Alerte Phonegate, « L’ANSES interpellée sur sa capacité à préserver la santé des citoyens utilisateurs de téléphones portables » , 30 mars 2021.
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