Aïe, mes hormones sexuelles !

Manger dans une cafétéria ou dans un point de vente de restauration rapide est aujourd’hui la façon la plus répandue de vivre un moment convivial. C’est sûr, c’est assez pratique, pour plusieurs raisons. D’une, c’est un mode relativement peu cher pour le porte-monnaie, et rapide lorsque l’on ne peut ou ne veut prendre le temps de déjeuner, histoire d’aller rapidement au bureau ou de rentrer plus tôt chez soi. Soit. Mais ce mode de restauration est certainement coûteux pour la santé. Les produits vendus dans ces établissements sont conservés pour la plupart dans des conteneurs et des films plastiques. Les phtalates qui entrent dans la composition de ces emballages ont la particularité de diffuser dans les aliments et donc de passer dans l’organisme dont ils perturbent plus ou moins gravement certaines fonctions endocriniennes en entrant en concurrence avec les hormones naturelles. Aux États-Unis, comparativement aux mêmes produits vendus en supermarché, ils contiennent environ 35 % de plus de ces perturbateurs. De toutes les classes d’âge, c’est celle des adolescents qui est la plus concernée : leur taux de phtalates dans les urines étant de 55 % supérieur à ceux enregistrés chez leurs pairs mangeant régulièrement à la maison. Ce qui signifie un risque augmenté de baisse de la fertilité et, en cas de grossesse, un surrisque de mortalité du fœtus in utero en lien avec des malformations.

J. R. Varshavsky, R. Morello-Frosch, et coll. dans Environment International, mars 2018.