Pailles écologiques et « durables » : finalement pas si saines !

C’est un article publié par une équipe belgo-coréenne dans la revue Food Additives & Contaminants qui nous l’apprend : certains bioplastiques alternatifs à base de végétaux, comme ceux utilisés dans les pailles biodégradables, pourraient contribuer silencieusement à la pollution par les PFAS, les composés perfluorés (poly- et perfluoroalkylés également appelés « polluants éternels »), reconnus pour leurs effets toxiques.

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Des polluants chimiques PFAS dans presque toutes les marques de pailles durables

Les recherches, dirigées par des biologistes de l'université d'Anvers, en Belgique, ont testé 39 marques différentes de pailles en plastique, en papier, en verre, en bambou ou en acier inoxydable et ont trouvé des PFAS dans presque tous les matériaux, à l’exception de l’acier inoxydable. Un résultat qui confirme celui d’une première étude nord-américaine menée en 2021.

À l'aide de la spectrométrie de masse à haute résolution, les auteurs ont analysé la composition chimique de 20 pailles en papier, 5 pailles en verre, 5 pailles en bambou, 5 pailles en acier inoxydable et 4 pailles en plastique, à la recherche de 29 PFAS différents. Des PFAS ont été détectés dans toutes les pailles en papier, sauf deux. Or, même si les concentrations étaient assez faibles et variaient considérablement d'un produit à l'autre, il faut rappeler qu’avec les perturbateurs endocriniens, même de faibles doses ont des effets délétères. Des PFAS ont également été découverts dans trois marques de pailles en plastique, deux marques de pailles en verre et quatre marques de pailles en bambou.

Le PFAS le plus fréquemment retrouvé était l'acide perfluorooctanoïque (APFO), un composé pourtant interdit dans la plupart des pays depuis 2020 et dont on sait qu’il a, à certaines concentrations, un impact négatif sur le développement et la reproduction chez l’animal.

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Pailles en acier inoxydable, pailles non transformées… ou pas de paille du tout

Concernant la présence de ces produits chimiques dans les pailles durables de type cartonné — généralement composées de bambou — deux explications apparaissent : les fabricants utilisent soit des produits contenant des PFAS pour les rendre hydrofuges, soit des matériaux recyclés qui contiennent déjà des produits chimiques.

Les consommateurs engagés qui achètent ces pailles dites « durables » seront sûrement déçus d’apprendre qu’elles contiennent des perturbateurs endocriniens potentiellement cancérigènes et particulièrement connus pour leur impact négatif sur la reproduction des animaux, donc très probablement sur celle de l’homme. Qui plus est, une question se pose concernant l’environnement : ces pailles peuvent-elles réellement être qualifiées de « biodégradables » si elles contiennent ces composés perfluorés qui peuvent rester jusqu’à plusieurs siècles dans l’environnement ?

Quoi qu’il en soit, afin d’éviter ce type de mauvaise surprise, il semble préférable d’opter pour l’achat de matériaux inertes (acier, verre, fonte inox). Certaines initiatives, comme les "pailles d'O" découpées dans des tiges de seigle bio peuvent aussi êtres envisagées et méritent d'être soutenues.

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