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Le bon goût des pesticides
Certaines études scientifiques laissent songeur quant à la façon qu’ont nos sociétés modernes de traiter certains problèmes écologiques et de santé. Récemment, par exemple, des chercheurs de l’université d’Oxford (Grande-Bretagne) ont proposé une solution, pour le moins alambiquée, au déclin des bourdons causé par les pesticides. Leur étude révèle que les bourdons, au " palais " pourtant habituellement fin, ne reconnaissent absolument pas la présence des insecticides dans le nectar et le pollen des plantes. Même lorsqu’ils butinent des substances contenant des pesticides à des concentrations qui leur sont mortelles, ils continuent de se nourrir goulûment.
Faudrait-il en déduire que l’arrêt pur et simple de ces produits chimiques – causant, au passage des problèmes de santé à l’ensemble des êtres vivants – serait une solution de choix à ce problème ? Pensez-vous, doux rêveurs ! Nos pragmatiques chercheurs proposent de créer un nouveau type de pesticides dont ces sots de bourdons pourraient enfin reconnaître le goût et l’odeur. Comme l’explique la docteure Parkinson qui a dirigé l’étude, un composé amer, non toxique et facilement reconnaissable par les bourdons, comme la quinine, pourrait être ajouté comme " dissuasif " sur les cultures traitées qui ne nécessitent pas de pollinisation par les insectes. On n’arrête pas le progrès ! À quand un amiante odeur fraise des bois ou des dioxines au doux parfum de lavande ?
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Plus sérieusement, si cette " solution " a le mérite de tenter de trouver une réponse rapide à un problème complexe et difficile à traiter dans l’immédiat, elle illustre les absurdités auxquelles nous en sommes réduits. " Le navire coule ? Nous faisons face à la sixième extinction de masse ? Continuez à écoper avec vos petites cuillères, nous allons y arriver ! "
Un peu à l’image de cette autre publication, japonaise, qui propose une solution " simple et souhaitable " pour lutter contre le rhume des foins causé par le cèdre du Japon. En effet, cette espèce d’arbre, la plus répandue dans la péninsule, rend allergique 39 % des Japonais. Ce satané rhume des foins étant accusé de " rendre les gens malheureux " (sic), les chercheurs proposent donc de créer des " arbres génétiquement modifiés " qui seraient " stériles et sans pollen ".
Allez savoir si, au fin fond d’une clairière, les bourdons et les arbres ne conspirent pas secrètement à l’avènement d’un nouvel être humain à qui l’on aurait ôté le gène de la stupidité… Ce serait de bonne guerre !
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Références bibliographiques
« Mouthparts of the bumblebee (Bombus terrestris) exhibit poor acuity for the detection of pesticides in nectar », eLife, octobre 2023.
« A single-nucleotide substitution of CjTKPR1 determines pollen production in the gymnosperm plant Cryptomeria japonica », PNAS Nexus, août 2023.
« New study reveals that bees cannot taste even lethal levels of pesticides », Eurekalert.org, 16 novembre 2023.
« Creating pollen-free trees to combat hay fever », Eurekalert.org, 8 août 2023.
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