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Pesticides : exigeons l’épigénétique !

  • Pesticides : exigeons l’épigénétique !
Article paru dans le journal nº 61

Les récentes tribulations judiciaires de Monsanto aux États-Unis a relancé le débat sur la dangerosité des phytosanitaires. Les études sur l’innocuité de ces produits chimiques, souvent biaisées, sont loin de faire l’unanimité. Mais nous allons peut-être disposer de nouveaux moyens d’investigation grâce à l’épigénétique, science qui met en évidence l’influence de l’environnement sur l’activité des gènes. Ainsi, des travaux ont révélé que certaines molécules synthétiques et plusieurs polluants, notamment utilisés par les agriculteurs, ont un effet épigénétique à distance. Il se pourrait que ce soit également le cas pour les molécules. Un simple contact avec elles suffit à être nocif, mais avec une rémanence à long terme. On a en effet observé que si certains gènes protecteurs peuvent être stimulés par une bonne hygiène de vie, à l’inverse, des gènes potentiellement dangereux inscrits dans notre génome peuvent brusquement s’exprimer, créant une avalanche de réactions pathologiques. Cela veut dire que des maladies hormonales ou cardiaques, des troubles neurologiques ou sexuels et de l’infertilité peuvent survenir longtemps après une simple exposition, même minime, aux phytosanitaires. Les modifications fonctionnelles des gènes seront en outre susceptibles de se transmettre à la descendance.

D’autres recherches pourraient confirmer le danger des phytosanitaires. Il s’agit de celles sur l’évaluation de la charge allostatique des mitochondries – terme qualifiant l’influence déséquilibrante des produits chimiques polluants sur nos cellules. L’allostase est l’état d’équilibre, correspondant à un bon état de santé cellulaire. La charge qui s’accumule de manière chronique suite à une exposition répétée à ces produits crée un déséquilibre affectant la santé. Cela par le biais des mitokines, substances hormonales sécrétées par les mitochondries cellulaires (ces organites qui permettent aux cellules de respirer et leur fournissent l’énergie). Les mitokines régulent le phénomène de vieillissement cellulaire, or on a déjà observé que certains produits chimiques perturbent ce fonctionnement et accentuent le vieillissement. Le cœur est l’un des organes les plus sensibles à ces dérèglements, car il contient énormément de mitochondries dans ces cellules musculaires. Lorsque celles-ci sont agressées, il s’ensuit des troubles du rythme du cœur et une dilatation du muscle cardiaque entraînant son insuffisance. Ce qui peut expliquer l’augmentation de maladies cardiaques chez les personnes respirant les épandages des produits chimiques dans les campagnes.

Les simples études réalisées par les laboratoires qui distribuent ces produits sont loin d’être suffisantes. Il faut exiger des tests épigénétiques et des mesures de l’influence des phytosanitaires sur les mitokines. Il serait intéressant d’étudier la répercussion de ces produits sur les gènes, les mitochondries et le cœur des agriculteurs. Les décisionnaires, députés et sénateurs, devraient être conscients que c’est l’avenir de nos enfants, et des leurs en particulier s’ils se promènent à la campagne, qui est en jeu. Ils ne devraient pas se contenter de croire ce que leur racontent les lobbyistes. Quant aux agriculteurs, otages de ce système, il faut sans tarder les aider financièrement à se tourner vers des solutions naturelles, car elles existent.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé