Pesticides, ménopause et cancers

L’impact délétère de l’exposition aux pesticides en milieu professionnel ne fait aucun doute. Cependant, de nombreux pesticides de synthèse (chlorpyriphos, imazalil, malathion et thiabendazole) suspectés d’être des perturbateurs endocriniens et des agents cancérigènes sont encore épandus en Europe, et leurs traces se retrouvent dans notre alimentation. Ils sont ainsi couramment utilisés sur les cultures d’agrumes, de blé, de pommes de terre, ou encore de maïs. Pourtant, leurs conséquences sur la santé des consommateurs sont très peu étudiées. C’est dans ce contexte qu’une équipe mixte (INRAE, Inserm, Cnam et université Sorbonne Paris Nord) a conduit récemment une étude qui fait le lien entre certains cocktails de pesticides et l’apparition de cancers du sein. Menée sur une dizaine de milliers de femmes durant quatre ans, cette recherche a produit des résultats clairs : une faible exposition aux pesticides de synthèse contenus dans notre alimentation diminue de 43 % le risque de cancer du sein au moment de la postménopause. En outre, la même étude conclut à une augmentation des risques de cancer du col de l’utérus pour les femmes ménopausées et en surpoids en cas d’exposition continue à ces résidus de pesticides. Une raison de plus de consommer bio !

Source :

Prospective association between dietary pesticide exposure profiles and postmenopausal breast-cancer risk in the NutriNet-Santé cohort, International Journal of Epidemiology, mars 2021.