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Pesticides organophosphorés, bébés en danger !
Autrefois utilisés à des fins militaires, comme le tristement célèbre gaz sarin, les organophosphates sont aujourd’hui présents dans de nombreux pesticides employés dans des fermes, des golfs et même des écoles, ce qui pose de graves problèmes sanitaires – sur les embryons en particulier.
Des experts médicaux ont publié il y a peu, dans la revue PLOS Medicine*, un réquisitoire pour l’arrêt des pesticides et insecticides organophosphorés. Le plus connu d'entre eux est le glyphosate mais cette catégorie comprend de nombreux autres phytosanitaires (malathion, diazinon, tetrachlorvinphos, parathion). Ils estiment qu’il existe à présent suffisamment d’éléments prouvant la nocivité de ces produits sur les femmes enceintes, et plus particulièrement sur leurs embryons dont ils perturbent le développement neurologique. « Nous avons réuni des preuves provenant d’une douzaine d’études montrant qu’une très faible exposition à ces produits fait déjà peser un risque de problèmes de développement irréversibles sur les embryons », explique la Pr Irva Hertz-Picciotto, chercheuse à l’université de Californie et principale auteure du rapport.
Ainsi, les enfants exposés in utero ont un risque accru de quotient intellectuel réduit, de troubles de l’attention, de la mémorisation et même du spectre autistique. Or, des tests réalisés par les chercheurs américains révèlent que tout le monde ou presque aux États-Unis aurait été exposé à ces produits chimiques… Et ce, alors qu’il n’existe « aucune preuve d’un seuil en dessous duquel l’exposition serait sans risque pour les enfants », affirme Bruce Lanphear, un des coauteurs du rapport et chercheur à l’université de Vancouver.
Si l’alimentation (exposition par ingestion) et les usages domestiques, notamment le jardinage (exposition par inhalation ou contact cutané), sont les premières causes d’intoxication de la population générale, l’épandage est également fréquemment montré du doigt. En effet, on retrouve des particules transportées par voie aérienne dans un rayon allant jusqu’à 2 km autour des zones d’épandage. En Europe, plus de 10 000 tonnes de ces pesticides sont utilisées dans 24 pays, la France étant l’un de ceux qui en consomment le plus.
Les auteurs estiment que seule une interdiction complète de ces produits constituerait une réponse adéquate aux problèmes sanitaires qu’ils posent. Mais cela ne sera possible que si « les gouvernements du monde entier écoutent les scientifiques, et non les lobbyistes de l’industrie chimique », tonne le Dr Lanphear. En attendant, ils souhaitent que le personnel médical soit, à minima, formé à diagnostiquer et traiter des empoisonnements organophosphorés, et les agriculteurs, à manier ces produits en toute sécurité. Ces derniers étant aussi, bien entendu, incités à privilégier des alternatives moins toxiques.
Sources
“Organophosphate exposures during pregnancy and child neurodevelopment: Recommendations for essential policy reforms”, PLOS Medecine, oct. 2018.
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