Accueil Actualités Contraception : plus facilement stressée sous pilule ?
Contraception : plus facilement stressée sous pilule ?
Des chercheurs américains viennent de découvrir que les modifications hormonales induites par la pilule contraceptive pourraient diminuer la capacité des femmes à adopter une réponse calme face à un stress soudain.
Une étude, menée par des chercheurs de l'Université d'Aarhus aux États-Unis sur 131 jeunes femmes d'un âge moyen de 20,5 ans, a permis de comparer le taux sanguin d’hormones liées au stress de femmes qui prenaient la pilule avec d’autres qui ne la prenaient pas.
Le rôle de l’hormone ACTH est de stimuler les glandes surrénales pour qu’elles secrètent du cortisol (l’hormone du stress). En comparant les taux d’ACTH de ces femmes après quinze minutes d’une activité plaisante (jouer à des jeux de société et chanter ensemble), les chercheurs ont observé que le taux de cortisol des femmes qui ne prennent pas la pilule diminuait, tandis que les femmes sous pilule contraceptive n’ont subi aucune réduction du taux d’hormone ACTH. En langage commun, cela signifie qu’une femme sous pilule peut potentiellement avoir moins de facilité à faire face à un stress immédiat car elle peine à produire des hormones qui sont normalement secrétées pour l’y aider.
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Les femmes sous pilule, comme « bloquées » en phase folliculaire du cycle menstruel ?
Selon les chercheurs, il existe plusieurs hypothèses qui peuvent expliquer ce phénomène. Mais l'équipe penche principalement pour l’hypothèse selon laquelle la pilule pourrait « supprimer la production de progestérone par le corps », une hormone impliquée dans une gamme d'effets calmants et la réponse au stress. Ainsi, les femmes sous pilule auraient une réponse « déconnectée » au stress, c’est-à-dire pas toujours adaptée à une situation donnée.
Les femmes de l’étude qui ne prenaient pas la pilule avaient un type de réaction similaire durant la première phase de leur cycle menstruel (la phase dite « folliculaire », c’est-à-dire après les règles et jusqu’à l’ovulation, lorsque les taux d’œstrogènes sont élevés et les taux de progestérone bas). Le cortisol étant lui-même produit à partir de la progestérone, cela fait sens.
Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour clarifier ces mécanismes, cette information permet de mieux comprendre comment la contraception orale affecte parfois la vie physique et psychique des femmes qui la prennent.
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Références bibliographiques
« Adrenocorticotropic hormone secretion in response to anticipatory stress and venepuncture: The role of menstrual phase and oral contraceptive use », Behavioural Brain Research, août 2023.
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