Accueil Actualités Pilule contraceptive et cerveau : le plus tard est le mieux ?
Pilule contraceptive et cerveau : le plus tard est le mieux ?
Selon une nouvelle étude américaine, les effets délétères des contraceptifs hormonaux, notamment de la pilule, sur le cerveau et l'humeur des femmes, seraient déterminés par l'âge et le microbiote intestinal.
Parmi les nombreux effets secondaires, délétères pour la santé, des pilules contraceptives hormonales, les troubles psychiques tels que la dépression, l’anxiété, voire les idées suicidaires, sont monnaie courante. Ainsi, selon les données scientifiques 20 % des femmes sous pilules subiraient ces conséquences négatives. Pour tenter d’expliquer ce phénomène une équipe de chercheurs de l’Université d’Ottawa a procédé à une revue de la littérature scientifique sur le sujet. Ils ont alors décelé que l’âge de la première prise, ainsi que l’état du microbiote intestinal, pourraient être des facteurs déterminants.
Les femmes exposées à la pilule dès le plus jeune âge seraient ainsi plus susceptibles d’être affectées par des troubles de l’humeur. En effet, l’adolescence est une période critique du développement au cours de laquelle plusieurs structures et systèmes cérébraux subissent des modifications importantes. La prise d’hormone synthétique, à cette étape de la vie, pourrait alors directement impacter le bon fonctionnement des récepteurs présents dans les régions du cerveau impliquées dans les processus cognitifs et psychiques telles que l’hippocampe, le cortex frontal et préfrontal, et l’amygdale. Des paramètres à prendre donc extrêmement au sérieux d’après les chercheurs qui rappellent que les contraceptifs oraux sont aussi souvent prescrits aux adolescentes à des fins non contraceptives (dysménorrhée, saignements menstruels abondants, acné…).
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Outre les conséquences potentielles des contraceptifs oraux sur le cerveau, les chercheurs pointent du doigt leurs éventuels effets sur la flore intestinale. « Nous pensons que le microbiome intestinal peut être un médiateur important des effets de la pilule sur l'humeur, car elles sont prises par voie orale », décrit Nafissa Ismail, auteure principale de l’étude. Or, aujourd’hui, la recherche scientifique démontre clairement l’implication des bactéries intestinales sur notre psychisme, particulièrement dans le cas de la dépression. Selon les chercheurs, plus d'investigations cliniques devraient ainsi être menées sur l’impact des contraceptifs hormonaux sur l’axe intestin-cerveau, afin de déterminer leurs risques exacts pour la santé. En attendant, les jeunes femmes peuvent se tourner vers des solutions contraceptives alternatives et avoir recours au préservatif qui vient tout juste d’être rendu gratuit par le gouvernement, jusqu'à l'âge de 25 ans.
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Références bibliographiques
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