Accueil Polémiques Grossophobie : aussi chez les médecins
Grossophobie : aussi chez les médecins
Pendant que le corps normé est associé à une personne performante qui réussit, le corps gros est assimilé à une personne non volontaire et paresseuse, donc non performante pour la société. Personne ne fait la promotion de l’obésité. Rien ne justifie cependant qu’un être humain soit discriminé, encore moins d’un point de vue médical. Pourtant, 53 % des soignants auraient des attitudes ou des tendances grossophobes.
Nous avions abordé le sujet dans le n° 115 d’Alternative Santé la grossophobie aussi présente dans les soins. La revue Prescrire dévoilait ainsi les résultats d’une enquête menée en France en 2021, auprès de 104 personnes présentant un excès pondéral. Près de neuf sur dix déclaraient avoir été victimes, lors d’une consultation médicale, de stigmatisations ou de discriminations en raison de leur poids.
Cette grossophobie a conduit certains participants à l’étude à arrêter tout suivi médical… Dans son livre Montez d’abord sur la balance ! (éd. First), la journaliste, réalisatrice2 et fondatrice de La grosse asso, Aline Thomas, alerte sur cet évitement des soins de santé :
" Après plus d’une centaine d’interviews, je peux affirmer que de très nombreux malades “laissent” leur santé se dégrader, chez eux, en silence, et consulteront… trop tard. Je sais aujourd’hui que la grossophobie médicale prive les personnes grosses de la médecine préventive. Celle qui permet de prendre en charge les pathologies à un stade précoce, celle qui sauve. "
Santé à deux vitesses
Aline Thomas cite le cas d’une patiente, Ellen Maud Bennett, décédée d’un cancer généralisé en 2018 à l’âge de 64 ans, qui est devenue un symbole de ces diagnostics biaisés au Canada : " Ellen a appris qu’elle était atteinte d’un cancer quatre jours avant sa mort alors qu’elle disait aux médecins depuis plusieurs années que “quelque chose n’allait pas”. Tous ses interlocuteurs lui ont conseillé de perdre du poids sans procéder aux examens qui auraient permis de dépister son cancer. " Ce triste exemple s’inscrit dans les résultats d’une étude relayée par Aline Thomas qui indique que les consultations des personnes grosses durent en moyenne 28 % de temps en moins que les autres pour deux raisons principales : l’interrogatoire médical est moins long et la prise de parole des patients est plus courte. " L’interrogatoire est moins long, car le biais grossophobe du soignant rend le poids responsable d’une grande partie des symptômes. Ainsi, si vous consultez pour un mal de dos, il y a de grandes chances que l’on vous suggère en priorité de perdre du poids avant toutes autres investigations. Un patient normé aurait très probablement reçu un autre conseil thérapeutique en première intention. "
À quand une extension de la taxe soda ?
Le Canard enchaîné du 20 mars citait un rapport de l’Observatoire de l’alimentation évaluant les étiquettes de 54 000 produits afin d’analyser l’évolution de leur charge en sucre sur douze ans. Si cela baisse dans les boissons sans alcool (par exemple, limonades, boissons aux fruits, boissons sucrées au thé et eaux aromatisées), notamment grâce à la taxe soda adoptée en 2012, les fabricants ajoutent, en revanche, toujours du sucre dans les aliments transformés pour augmenter l’appétence, y compris dans les plats dits salés… En octobre 2023, Élisabeth Borne, alors Première ministre, s’est opposée à un amendement déposé par un député MoDem qui ...
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Je m'abonneRéférences bibliographiques
Prescrire, n° 477, juillet 2023.
Grosses, le poids de la réussite, documentaire, 52 minutes.
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