Perfluorés : une contamination insidieuse

Mis en lumière par le film Dark Waters en 2020, les composés per- et poly-fluoroalkylés, appelés plus communément perfluorés ou PFAS sont responsables d’une pollution inquiétante et suscitent une prise de conscience tardive.

Une omniprésence délétère

Concrètement, les PFAS font partie d’une grande famille qui regroupe plusieurs milliers de produits chimiques synthétiques issus de la chimie du fluor. Ils sont présents dans de nombreux domaines industriels, comme l’industrie textile, et des produits de la vie courante, comme des ustensiles de cuisine. La problématique principale de ces substances est leur persistance dans l’environnement. « Pour un grand nombre, ils sont très persistants, avec une décomposition très lente. Quand on a des substances qui s’accumulent dans la nature, cela va forcément créer des problèmes au niveau environnemental. »

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Des problèmes qui pourraient se répercuter au niveau sanitaire. À propos des PFAS, Santé publique France évoque des substances qui pour certaines font partie de la « catégorie des composés organiques persistants ». « L’exposition de la population est généralisée par la nourriture, l’eau potable, les produits de consommation, la poussière, le sol et l’air », peut-on lire sur son site Internet. Selon François Veillerette, ces PFAS sont des perturbateurs endocriniens. Il évoque des produits potentiellement cancérigènes et qui ont des effets négatifs sur la reproduction. Cependant, tous les PFAS ne sont pas aussi toxiques mais ceux-ci formant une famille de plusieurs milliers de substances, leur dangerosité n’est pas systématiquement connue. « Il y a des milliers de PFAS sur lesquels on ne sait rien et ce serait trop long de tous les évaluer. C’est pour cela qu’en Europe, cinq pays du Nord ont proposé de fortes restrictions des PFAS pour les limiter en tant que famille. »

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Selon son porte-parole, le travail de Générations futures vise à faire la lumière sur cette pollution encore méconnue. L’association a choisi de travailler sur le sujet des eaux superficielles, car il existe des données. Le rapport a permis de mettre en lumière une inégale recherche de cette pollution en fonction des départements, ne permettant pas de dresser un réel état des lieux des niveaux de pollution. L’association réclame de la part du gouvernement un travail pour « renforcer et harmoniser la surveillance » de cette pollution et dénonce un engagement insuffisant des pouvoirs publics alors que la révision européenne de la directive-cadre sur l’eau pourrait intervenir à court ou moyen terme et amener un cadre juridique contraignant sur le sujet.