Accueil Entretiens Apprendre à gérer l’anxiété, c’est possible ! Rencontre avec Dr Frédéric Fanget
Apprendre à gérer l’anxiété, c’est possible ! Rencontre avec Dr Frédéric Fanget
Frédéric Fanget est médecin psychiatre et psychothérapeute. Dans ses ouvrages, il popularise les résultats d’une psychologie scientifique et clinique reconnue, validée par les meilleurs experts mondiaux. Le dernier en date, coécrit avec Catherine Meyer et illustré par Pauline Aubry, raconte en bande dessinée comment on peut apprendre à gérer son anxiété sans médicament, grâce aux thérapies comportementales et cognitives (TCC)... Un livre salutaire en ces temps de crise sanitaire et environnementale, où les troubles anxieux explosent !
Le « club des anxieux qui se soignent », titre de votre ouvrage, existe-t-il ?
C’est évidemment une invention pour la BD ! Mais je précise que ce type de club existe, c’est d’ailleurs un lieu idéal pour permettre aux anxieux de se retrouver et d’échanger sur le sujet ! Agoraphobes, paniqueurs, grands ou petit anxieux s’y retrouvent. Ils constatent qu’ils ne sont pas tout seuls et se soignent. L’association Mediagora par exemple, présente dans plusieurs grandes villes de la métropole, a été fondée par des personnes souffrant ou ayant souffert d’anxiété. Elle s’adresse à tous les patients francophones via un réseau de correspondants. [Note1]
Que sait-on aujourd’hui des mécanismes en jeu dans l’anxiété ?
Dans l’anxiété, il se passe des choses d’un point de vue biologique au niveau du cerveau. On le sait depuis 30 ans, quand les gens sont dans des états anxieux sévères, la transmission de leur sérotonine est perturbée. La sérotonine, c’est l’hormone de l’émotion. C’est le neuromédiateur qui régule la peur, donc l’anxiété, mais aussi l’humeur dépressive, l’impulsivité, les phénomènes de compulsion... C’est un neuromédiateur central : sans lui, le cerveau ne marche pas bien ! En temps normal, comme tout neuromédiateur, la sérotonine migre le long des neurones, se transmettant de l’un à l’autre en franchissant les synapses, qui sont les espaces entre les terminaisons des neurones... D ans le cerveau d’un anxieux, la sérotonine est capturée, avant d’avoir pu franchir les synapses, par les récepteurs à la sérotonine situés au niveau des terminaisons des neurones présynaptiques : elle ne peut pas se diffuser comme elle le devrait. Cependant, on ne sait toujours pas si c’est une cause ou une conséquence de l’anxiété... Et par ailleurs, il n’y a pas que le biologique, il y a aussi le psychologique ! Je l’ai assez longuement détaillé dans la BD, l’anxiété est une maladie de l’anticipation et de la rumination. L’anxieux pathologique anticipe tout, il envisage tout à l’avance parce qu’il a peur de ne pas contrôler ce qui va lui arriver. Donc il rumine. Dans sa tête, ça tourne en boucle parce qu’il a peur de ne pas savoir résoudre les problèmes. Cela lui est déjà probablement arrivé au cours de sa vie et il a perdu confiance en lui et dans ses capacités. Et il développe un deuxième facteur psychologique, qui est la surestimation des dangers. Si vous ne savez pas résoudre les problèmes et que vous avez peur de ne pas faire face aux choses, les choses vont vous faire de plus en plus peur...
Mais comme vous l’expliquez dans votre livre, l’anxiété est aussi une émotion normale, que tout un chacun éprouve face aux facteurs de stress ... Quand est-elle considérée comme pathologique ?
L’anxiété fait partie de la vie, et c’est aussi un moteur. À condition ...
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