Prévenir et soigner le burn-out pour les nuls (Marie Pezé)

Le burn-out, terme à la mode ou maladie du siècle ? Combien de plaintes pour de profondes fatigues sont-elles déposées dans les cabinets de médecins de ville ? S’agit-il pour autant de burn-out ? Dès son introduction, Marie Pezé, docteure en psychologie, psychanalyste et spécialiste de la souffrance au travail, lève le voile. Notre système ultralibéral fait exactement avec l’être humain ce qu’il fait déjà avec nos ressources et notre planète : il l’exploite et le ronge jusqu’à l’os. Alors que l’on a fait pendant des années du « burn-out » la seule expression de la faiblesse individuelle, dédouanant ainsi la responsabilité du management, il semble acquis aujourd’hui qu’il reflète l’emballement – si ce n’est la folie – managériale qui saisit le monde du travail. Comme l’écrit Marie Pezé : « Nous vivons clairement au-dessus de nos moyens individuels physiques et psychologiques. » Elle rappelle que nous avons toujours su construire des outils qui assistaient l’homme dans ses tâches, qui étaient conçus pour être le prolongement de ses capacités musculaires, sensorielles et intellectuelles : des bras plus forts et plus longs que ceux de l’homme, des lunettes plus puissantes que ses yeux, des calculatrices plus rapides que son cerveau. Mais avec les nouvelles technologies, l’être humain a trouvé son maître. En vidant de son sens le travail, en l’amputant de la fierté du savoir-faire, en accélérant sans cesse les cadences, en dissolvant les derniers reliquats de solidarité professionnelle, notre système accule toujours plus dans les cordes le travailleur, et ce, quel que soit son statut. Employés, cadres, professions libérales, nul n’échappe au burn-out aujourd’hui. Si l’auteure avait déjà sorti il y a cinq ans une véritable bible sur le burn-out, les bouleversements législatifs à l’encontre du droit du travail ont nécessité une version revue et corrigée qu’il est urgent, disons-le, de mettre entre toutes les mains.