Psychotropes et tueries de masse, de Roger Lenglet (éd. Actes Sud)

Nous avons déjà consacré quelques articles aux psychotropes et aux passages à l’acte de personnes qui en consomment. Le dernier en date est l’interview de Georges-Alexandre Imbert, dont le fils s’est suicidé par défenestration, tragique épilogue que le président de l’Association d’aide aux victimes des accidents de médicaments (Aaavam) attribue à la prise de benzodiazépines lors d’un épisode dépressif.

Lorsque l’auteur de cet essai, Roger Lenglet – un lanceur d’alerte que nous avons déjà interviewé –, a rencontré Georges-Alexandre Imbert, il a été convaincu de la dangerosité des psychotropes, et de la possible interaction entre la prise de ces molécules (massivement prescrites à travers le monde) et les passages à l’acte, les suicides et surtout les tueries de masse – c’est l’objet de ce livre.

Cette enquête minutieuse s’attaque donc aux effets secondaires de ces médicaments (en l’occurrence des hypnotiques et des antidépresseurs), en interrogeant leur présence dans le métabolisme de tueurs de masse et autres personnes se suicidant. Existe- t-il réellement un lien de cause à effet entre des molécules chimiques et les coups de folie qui défraient régulièrement la chronique ? Entre des produits thérapeutiques et les démences qui transforment un citoyen lambda (pilote de ligne, étudiant, etc.) en tueur ?

Lenglet passe au crible les faits divers et lève le voile sur certaines substances administrées aux combattants de tous acabits (militaires, enfants-soldats, terroristes…), sans omettre de rappeler que ce marché est particulièrement juteux.