Pour consulter le site sans publicités inscrivez-vous

Bernadette Gasquet : éduquer le périnée, comme les autres muscles 

  • Bernadette de GasquetBernadette de Gasquet
Article paru dans le journal nº 126

Encore trop méconnu et peu intégré à la médecine générale et sportive, le périnée supporte pourtant les organes à longueur de journée, sans que l’on ne s’en préoccupe. Bernadette de Gasquet, médecin, professeure de yoga et spécialiste du périnée*, nous explique comment se réconcilier avec ce muscle et ce qu’il dit de notre histoire de vie.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, pouvez-vous rappeler ce qu’est le périnée ?

Il s’agit d’un ensemble de muscles situés au niveau du bassin, qui soutiennent les organes et contiennent les sphincters. Le périnée sert à beaucoup de choses et est impliqué dans des actions très antagonistes : il permet à la fois de retenir l’urine et les selles mais aussi de les laisser sortir pour éliminer.

Chez la femme, il faut éventuellement laisser entrer le pénis et laisser sortir le bébé. C’est une partie du corps intégrant des muscles pour détendre, d’autres pour contracter et fermer. Tout cela est très complexe et très peu connu en éducation physique et en anatomie. Aujourd’hui, on en parle un peu plus, mais il y a quarante ans, lorsque j’ai débuté dans ce domaine, c’était une grande inconnue.

Quels sont les problèmes les plus courants liés au périnée ?

Les fuites urinaires bien sûr. Et s’il faut systématiquement pousser pour aller à la selle, cela témoigne aussi d’un dysfonctionnement du périnée. S’il y a des douleurs, en particulier lors des rapports sexuels, ce n’est pas normal non plus. Si on a une sensation de pesanteur, c’est une indication également. À noter qu’un périnée peut être intact, ne pas poser de problèmes au quotidien mais être trop tendu. On ne s’en méfie pas, mais cela peut poser problème lors de l’accouchement.

Hommes, femmes : faites connaissance avec votre périnée

Lorsque l’on évoque le travail du périnée, on pense en général immédiatement à la méthode du pipi-stop, ce geste visant à retenir ses urines. C’est le premier moyen d’appréhender le périnée mais cela doit rester un test et non un exercice de renforcement. Puis, on va plus loin en essayant de le relâcher et de sentir si cela bouge entre les os du bassin et entre l’anus et le vagin. Lorsqu’on est assis, on doit sentir que cela remonte, grâce à des muscles que l’on appelle " élévateurs ". Il ne s’agit donc pas de pousser vers le bas puisque cela doit remonter et aider les sphincters à retenir.

Ensuite, pour vraiment le sentir, pour la femme, c’est plus compliqué car tout est à l’intérieur. Pour avoir un repère, il faut au minimum un contact, un appui sur les os des fesses ou un doigt sur le coccyx.

Alors que chez les hommes, quand ils contractent le périnée, les testicules et la verge bougent à l’extérieur. C’est pour ces raisons que, pour faire le point et évaluer le périnée chez la femme, il faut souvent passer par un contrôle par toucher vaginal. C’est ce qui donnera le plus d’informations. Cela vaut toujours la peine de faire un bilan périnéal surtout si l’on veut débuter une grossesse ou se lancer dans un sport qui peut potentiellement créer beaucoup de pression. Je trouve un peu dommage que ce bilan ne soit pas intégré à l’ensemble des examens médicaux nécessaires à la pratique du sport.

Lire aussi Une méthode ancestrale
pour muscler son périnée

Vers qui faut-il se tourner pour faire un bilan périnéal ?

Du côté des professionnels de santé, ce sont les sages-femmes ou les ...

Cet article est réservé à nos abonnés. Vous êtes abonnés ? Connectez-vous

Pourquoi cet article est réservé aux abonnés ?

Depuis maintenant près de 30 ans, Alternative Santé promeut les bienfaits des médecines douces ou des approches complémentaires. Alors qu'elle sont attaquées de toute part avec la plus grande virulence, notre missions est plus que jamais essentielle pour défendre une autre vision de la santé.
C'est pourquoi nous avons besoin de vous pour nous soutenir dans nos actions d'information. En effet, si nous souhaitons garder notre indépendance éditoriale, seul votre soutien financier peut nous permettre de continuer notre mission :

  • celle de dénoncer les scandales et dérives inquiétantes dans le monde de la santé, de mettre en lumière les effets indésirables
  • celle de faire connaitre les solutions préventives et les remèdes naturels efficaces au plus grand nombre
  • celle de défendre le droit des malades, des usagers de santé et des médecins à choisir librement les meilleurs remèdes.

Comme vous le savez certainement, nous ne mettons aucune publicité dans notre journal et restons libres de toute pression. Nous souhaitons garder toute notre indépendance, mais cette liberté a un coût.

La meilleure façon de nous aider et de soutenir une presse indépendante est donc de vous abonner à notre journal !

Je m'abonne

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé