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Bien dormir : et si vous deviez changer de matelas ?
Un bon sommeil résulte de la conjonction de très nombreux facteurs inhérents à la personne elle-même, ainsi qu’à l’environnement du lieu où elle dort. Souvent délaissé, le matelas est pourtant déterminant sur la qualité du repos mais aussi les différents troubles musculo-squelettiques qu'on peut rencontrer.
Un outil du bien-être pas si évident à appréhender
On dit couramment qu’un matelas a une durée de vie d’une dizaine d’années. Nous en aurons donc connu plusieurs au cours de notre existence, mais sans doute pas assez pour devenir un expert en la matière. Aussi le choix d’un matelas est-il souvent intuitif. Cet équipement, sur lequel nous passons un tiers de notre vie, a pourtant une influence déterminante sur le rôle réparateur du sommeil :
- Nettoyage métabolique, récupération énergétique
- Détente musculaire, évacuation du stress, intégrité musculo-squelettique
- Rééquilibrage psychique, régénération du cerveau, apprentissage
- Renforcement du système immunitaire
Il est donc préférable de se familiariser un peu avec les aspects techniques en la matière afin de choisir le modèle adéquat dont vous pourrez dire, au moment de le réformer quelques années plus tard, que c’était un bon choix.
Les grandes familles de matelas
Il existe aujourd’hui trois technologies qui dominent le marché : le latex, la mousse et le ressort. Avant d’envisager le type de matelas qui est fait pour vous, découvrons leurs principales caractéristiques :
- Le matelas à ressorts : le meilleur de cette technologie réside actuellement dans les ressorts ensachés ; chacun d’eux est enveloppé à l’unité pour réagir individuellement, ce qui offre un haut niveau de confort et une bonne “indépendance de couchage” lorsqu’on dort à deux sur un matelas unique. C’est-à-dire que chacun peut bouger de son côté sans que l’autre le ressente.
- Le matelas en mousse : la mousse de polyuréthane est préférable à celle de polyester car plus dense et durable. C’est aussi la matière la plus hypoallergénique. Associé ou non à une mousse à mémoire de forme, ce type de matériau propose des densités généralement supérieures à 30 kg/m3 pour associer maintien et confort. Plus la densité est élevée, plus le matelas sera ferme. À noter l’arrivée de la mousse à base d’huile de soja, présentée comme plus écologique.
- Le matelas en latex naturel : matériau élastique sans être mou, bien aéré, le latex naturel présente une certaine variété dans sa densité selon son procédé de fabrication ; il en résulte un confort allant de moyennement ferme à ferme, ainsi qu’une grande indépendance de couchage. Un matelas revendiquant l’appellation “latex naturel” doit être composé d’au moins 85 % de latex naturel. Ceux en latex synthétique se contentent en général de 10 à 20 %. Bien que souvent présenté comme le plus neutre devant les allergies, il existe tout de même des allergiques au caoutchouc naturel.
Quels critères prendre en compte ?
Près de deux Français sur trois disent souffrir du dos. Si l’origine de cette souffrance ne se trouve pas systématiquement dans un matelas inadapté, celui-ci est néanmoins susceptible d’aggraver les choses. Pour choisir son matelas, il y a deux critères essentiels à prendre en compte : le poids et la morphologie. Plus on est lourd, plus il faut de densité et de soutien. Une personne de 100 kg ne pourra donc pas s’accommoder du même matelas qu’une personne de 60 kg, du fait des pressions supérieures engendrées pas le surcroît de poids. À ce propos, il convient de tenir compte de la répartition de la masse : certaines personnes présentent des proéminences prononcées, avec une masse particulièrement importante au niveau de l’abdomen et du bassin, tandis que d’autres ont un poitrail plus proéminent et lourd, sans parler de la contrainte féminine relative à la masse des seins, le cas échéant. Les largeurs d’épaule et de hanches sont aussi des critères pertinents, particulièrement quand on dort beaucoup sur le côté. Chaque personne est donc un cas particulier.
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Un soutien optimal de la tête aux pieds
Que vous soyez allongé sur le dos ou sur le côté, l’objectif est de garder la colonne vertébrale aussi droite que possible, de manière à favoriser la relaxation et en particulier, la décompression des espaces intervertébraux.
Couché sur le dos, il faut attacher une importance particulière à la zone des lombaires ‒ surtout quand il existe une cambrure marquée ‒ et du bassin. Le matelas doit être choisi de façon à offrir un soutien à chaque centimètre carré de cette zone tout en épousant les formes sans engendrer de contrainte.
Sur le côté, les proéminences au niveau des hanches et surtout des épaules sont accentuées et compliquent un peu l’affaire ; en même temps qu’on demande au matelas du soutien couché sur le dos, il doit permettre, une fois sur le côté, un “enfoncement” suffisant pour ne pas casser l’axe de la colonne vertébrale. Le risque est d’ailleurs souvent plus grand au niveau des épaules, car un enfoncement insuffisant peut entraîner une déviation de la colonne au milieu du dos, et éventuellement une autre au niveau des cervicales si l’oreiller n’est pas assez haut pour maintenir l’alignement de la tête.
Si vous passez toute votre nuit sur le dos, vous tolérerez donc mieux un matelas un peu plus ferme. Si vous dormez beaucoup sur le côté ou sur le ventre, ou que vous changez souvent de position, il faudra un matelas plus adaptatif, aux zones de déformation plus souples à l’endroit des épaules et des hanches.
Les études penchent pour le moyennement ferme
Une étude américaine a montré auprès d’un échantillon de 59 personnes présentant de faibles douleurs musculo-squelettiques nocturnes et un sommeil perturbé, que leurs nuits étaient de meilleure qualité sur un matelas neuf de fermeté “médium”, comparativement à leur matelas habituel ‒ matelas d’un niveau de prix modéré et d’un âge moyen de 9 ans et demi. Il semble donc que le seul fait de renouveler son matelas apporte déjà un bienfait, même si dans cette étude, il n’y a eu aucune personnalisation, tout le monde ayant reçu le même modèle. Une étude espagnole éclaire le sujet de la fermeté : elle a trouvé, auprès d’un public présentant des maux de dos récurrents et non-spécifiques, qu’un matelas “moyennement ferme” apportait un meilleur soulagement des douleurs, à la fois pendant la nuit, au lever et en journée, comparativement à un matelas ferme. D’autres études confirment cette tendance.
Il s’en trouve une qui pousse le bouchon plus loin : elle a testé l’apport de matelas personnalisés. Sur une base à ressorts ensachés de fermeté "médium", les chercheurs ont personnalisé le couchage par l’ajout de zones constituées de latex et de mousse à mémoire de forme, en fonction des positions et des points de pression constatés pour chaque participant pendant son sommeil. Au bout de douze semaines, les douleurs dorsales, la raideur dorsale, les douleurs d’épaule ainsi que la qualité et le confort de sommeil étaient améliorés de 51 à 66 % comparativement au matelas que les sujets avaient chez eux.
Quand il est temps de changer
Peut-être que l’idée d’un couchage qui ne vous convient pas tant que ça commence à faire son chemin… Si en changer est une affaire toute personnelle, quand on vit en couple on achète généralement un matelas unique, ce qui n’est pas forcément indiqué lorsque les besoins individuels diffèrent, comme ça peut être le cas en présence de pathologies musculo-squelettiques ou de différences morphologiques importantes. Il ne faut donc pas hésiter à opter pour un couchage distinct.
Le summum serait un matelas personnalisable, comme dans l’étude précitée. Eh bien ça existe ! Sur une base constituée de ressorts ou de mousse haute densité, ce type de produit intègre des modules personnalisés, dont le zonage et les matériaux sont définis par une série de mesures préalables. Inconvénient : ça ne se trouve pas à chaque coin de rue, et c’est évidemment assez onéreux.
Mais il existe des gammes intermédiaires offrant plusieurs zones de fermeté. Globalement, gardez à l’esprit que les mousses à mémoire de forme conviennent mieux aux personnes en dessous de 80 kg environ et ne présentant pas de proéminence trop prononcée. Le latex est relativement universel, mais présente des variations significatives de fermeté et de rebondi selon sa technique de fabrication. Les ressorts ensachés sont, eux aussi, assez polyvalents. Cependant, les variantes sont nombreuses, selon le nombre de couches, la hauteur, les densités, la qualité des matériaux… Au final, c’est donc l’essai physique qui doit primer.
L’oreiller est décisif pour les cervicales
L’oreiller est loin d’être la cinquième roue du carrosse de vos nuits. En effet, de nombreux problèmes de dos trouvent leur origine dans des phénomènes de compensation consécutifs à une maltraitance cervicale nocturne. Pour l’oreiller, la difficulté est de concilier une faible hauteur lorsqu’on est couché sur le dos, pour ne pas mettre les cervicales en tension tête relevée, et au contraire une hauteur suffisante quand on est couché sur le côté et que la tête, du fait de la largeur d’épaule, se trouve légèrement plus en hauteur. Idéalement, il faudrait choisir matelas et oreiller de concert, les propriétés de l’un conditionnant les exigences pour l’autre.
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Essayer correctement son matelas
Si vous ne voulez pas être contrarié après votre achat, prenez le temps au moment de choisir. Pour essayer le matelas, tombez la veste, allongez-vous et restez une dizaine de minutes, car c’est le temps nécessaire pour que l’échange de température se fasse. Alors seulement vous pourrez évaluer votre ressenti avec vos positions habituelles pour dormir. Scannez mentalement votre corps, de la tête aux pieds, pour savoir comment vous vous sentez, et restez encore un peu pour constater si vous arrivez à vous détendre. Un bâillement intempestif est plutôt bon signe ! Si vous envisagez un seul matelas pour deux, faites impérativement le test à deux, en même temps, pour vérifier notamment l’indépendance de couchage.
Un mot sur le sommier pour conclure. Si les vendeurs encouragent souvent à le changer avec le matelas, ce n’est généralement pas indispensable. Si vous achetez un matelas de qualité, le sommier ne change pas grand-chose à l’affaire. Mieux vaut concentrer son investissement sur le matelas.
Sources :
- « Changes in back pain, sleep quality, and perceived stress after introduction of new bedding systems », Journal of Chiropractic Medicine, Mars 2009.
- « Effects of firmness of mattress on chronic non-specific low-back : randomised, double-blind, controlled, multicentre trial », The Lancet, Novembre 2003.
- « Effect of prescribed sleep surfaces on back pain and sleep quality in patients diagnosed with low back and shoulder pain », Applied ergonomics, Décembre 2010.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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