Accueil Vaccins Un rapport interroge sur l'innocuité du vaccin DTC dans les pays à bas revenus
Un rapport interroge sur l'innocuité du vaccin DTC dans les pays à bas revenus
Le DTC (diphtérie, tétanos et coqueluche, ou DTP dans les pays anglo-saxons car coqueluche se dit pertussis en anglais) est l’un des vaccins les plus courants au monde. Il est d’ailleurs utilisé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en tant qu’indicateur de la couverture vaccinale globale, spécialement dans les pays à faible revenu. Les autorités sanitaires s’appuient sur des études qui en certifient les bénéfices dans toutes les situations pour encourager son utilisation. Mais les choses sont-elles vraiment aussi limpides ?
Dès 2000, une première étude menée en Guinée-Bissau par l’anthropologue danois Peter Aaby et publiée par le British Medical Journal dénonce une augmentation de la mortalité du nourrisson dans les six mois suivant la vaccination systématique par le DTC. Deux ans plus tard, le Comité consultatif mondial de la sécurité vaccinale (GACVS) invalide cette « hypothèse » sur la base d’études conduites au Bangladesh, au Burkina Faso, en Indonésie et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, concluant : « Toutes indiquent une mortalité moindre chez les enfants vaccinés avec tous les vaccins ».
Une nouvelle publication, du même auteur et toujours dans le BMJ, enfonce pourtant le clou en 2012, réaffirmant les effets non-spécifiques du vaccin DTC, avec pour principale conséquence une augmentation de la mortalité des filles. L’OMS refait une nouvelle mise au point dans son Relevé épidémiologique hebdomadaire en mai 2014 : pour son Comité stratégique consultatif d’experts (SAGE), « les données disponibles ni n’infirment ni ne confirment la possibilité d’effets bénéfiques ou négatifs non spécifiques du vaccin DTC sur la mortalité toutes causes confondues ».
En 2018, après plus de deux décennies de recherches en Guinée-Bissau, Aaby revient à la charge avec trois autres auteurs en publiant une méta-analyse de 8 études en plus de ses données sur le terrain, et réaffirme que la mortalité à trois ans des enfants vaccinés au DTC est au moins deux fois supérieure à celle des non-vaccinés. « S’il semble protecteur contre les maladies visées, le DTC pourrait en revanche augmenter la susceptibilité à d’autres infections » avançait-il en 2017 comme piste d'explication. Il insiste sur la méthodologie rigoureuse que lui et ses co-auteurs ont utilisé, rigueur qu’il ne reconnait pas aux études rassurantes mises en avant par l’OMS, sujettes à des biais notamment dans la constitution des groupes.
Dernièrement, c’est le professeur danois et ancien responsable de la branche Europe du nord de la collaboration Cochrane Peter Gøtzsche qui entamait une nouvelle revue des données disponibles, y compris les plus récentes, en rapport avec la vaccination DTC dans les pays à faible revenu.
L'enjeu est de taille car ce vaccin est l’un des piliers du Global Vaccine Action Plan (GVAP) de l’OMS – le plan d'action mondial pour les vaccins (PAMV) – mis en place pour réduire la mortalité infantile ; avec pour objectif d’atteindre une couverture vaccinale de 90 % sur le plan mondial... Or dans son rapport, Peter Gøtzsche confirme que cette stratégie serait contre-productive, car elle augmenterait effectivement la mortalité totale toutes causes confondues dans les pays à faible revenu où elle est déployée.
Peter Gøtzsche rappelle, s’il était nécessaire, ce principe essentiel en médecine attribué à Hippocrate : Primum non nocere (en premier ne pas nuire). Pour le professeur danois, s’assurer que les traitements médicaux utilisés apportent plus de bénéfices qu’ils ne causent de tort est essentiel, en particulier lorsqu’ils sont administrés à des personnes en bonne santé comme dans le cas des vaccins. Or selon lui également, la plupart des études qui tendraient à démontrer la sécurité du vaccin DTC présentent des biais.
Sources :
- L'étude initiale de Aaby de 2000
- La réponse de l'OMS en 2002
- L'étude Aaby de 2012
- L'étude Aaby de 2018
- Rapport de Peter C. Gøtzsche 2019
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