Accueil Lanceurs d'alerte Les nouveaux prédateurs de la vieillesse
Les nouveaux prédateurs de la vieillesse
Vieillir devient plus dangereux que jamais. L’âge nous expose à l’appétit d’innombrables voleurs qui se cachent derrière le masque des Ehpad, des tuteurs, des pompes funèbres… Ce pillage, lié au manque de contrôle et à l’affairisme ambiant de plus en plus cynique et mafieux, a pris une ampleur inédite. Il nous menace tous.
Voler les personnes âgées est devenu une pratique ordinaire et tout à fait légale. Ce crime s’est même développé en une industrie. Pour le commettre, il suffit de respecter les formes, c’est-à-dire de donner à ces forfaits les apparences d’une activité respectable. Comme de gérer des Ehpad, ces établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes qui méritent trop souvent le nom de mouroirs. Ou de prendre discrètement des actions dans les multinationales qui font commerce de ce marché engloutissant les retraites des pensionnaires.
S’ajoutent au festin de la vieillesse les tuteurs, avec des abus en surnombre consistant à détourner les ressources des « majeurs protégés ». Tout comme les pratiques des pompes funèbres, dont les arnaques prolifèrent jusque sur les familles en deuil… Pour ne parler que de ces prédateurs-là.
Ehpad publics et privés : une gestion en perte d’éthique
Le secteur des Ephad privés est en pleine expansion. Les investisseurs s’y sont engouffrés pour profiter de l’aubaine économique offerte par le vieillissement de la population. La spéculation pousse les gérants à réduire toujours plus les coûts, les résidents étant une variable d’ajustement compressible. Une pratique commune consiste, par exemple, à rogner toujours plus sur le prix de revient de leur repas. Beaucoup d’Ehpad l’ont descendu à moins de deux euros le repas. Leur qualité gustative et nutritionnelle tombe si bas que les retraités en perdent l’appétit. Leur dénutrition qui en découle est devenue endémique : 15 à 38 % des pensionnaires sont dénutris, selon une étude de la Haute Autorité de santé (1).
Les Ehpad publics sont-ils plus recommandables ? « Leur rapport qualité prix baisse, comme dans le privé, explique un médecin coordonnateur d’un Ehpad public du nord de la France. Leur prix est plus attractif, car ils ne cherchent pas le profit. Mais les pressions de l’administration pour réduire les coûts sont telles que la qualité des services se réduit. Du coup, le personnel se démotive. » Le prix des Ehpad publics reste souvent inférieur d’un tiers aux Ehpad du secteur privé.
Une maltraitance rentable
Par ailleurs, la volonté des grands groupes cotés au CAC 40 de rentabiliser leur parc d’établissements les pousse à embaucher moins, le personnel étant plutôt sous-qualifié, donc moins rémunéré et moins regardant. Ce qui se traduit par une accélération des gestes d’accompagnement, des aides et des soins… jusqu’à la brutalité : « Ceux qui ont besoin d’être aidés pour manger doivent engouffrer toutes les cuillerées en quelques minutes. Pareil pour leur toilette, on est dans la performance de tous les instants. Ne parlons même pas des conversations… C’est de la maltraitance, il faut dire le mot », nous confie une aide-soignante dans un Ehpad de la banlieue parisienne.
La nouvelle tendance des leaders du secteur, tel Orpea, Korian ou DomusVi, eux-mêmes sous la pression des grands fonds mondiaux (Canada Pension Plan Investment Board, ...
Cet article est réservé à nos abonnés. Vous êtes abonnés ? Connectez-vous
Pourquoi cet article est réservé aux abonnés ?
Depuis maintenant près de 30 ans, Alternative Santé promeut les bienfaits des médecines douces ou des approches complémentaires.
Alors qu'elle sont attaquées de toute part avec la plus grande virulence, notre missions est plus que jamais essentielle pour défendre une autre vision de la santé.
C'est pourquoi nous avons besoin de vous pour nous soutenir dans nos actions d'information. En effet, si nous souhaitons garder notre indépendance éditoriale, seul votre soutien financier peut nous permettre de continuer notre mission :
- celle de dénoncer les scandales et dérives inquiétantes dans le monde de la santé, de mettre en lumière les effets indésirables
- celle de faire connaitre les solutions préventives et les remèdes naturels efficaces au plus grand nombre
- celle de défendre le droit des malades, des usagers de santé et des médecins à choisir librement les meilleurs remèdes.
Comme vous le savez certainement, nous ne mettons aucune publicité dans notre journal et restons libres de toute pression. Nous souhaitons garder toute notre indépendance, mais cette liberté a un coût.
La meilleure façon de nous aider et de soutenir une presse indépendante est donc de vous abonner à notre journal !
Je m'abonne
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
Vieillir en mauvaise santé
Bien vieillir dans sa tête
« Fausses routes » : l’amélioration vient en mangeant
Bien vieillir : pour une longévité heureuse
Longévité, du sport pour faire mentir la génétique
Les Fossoyeurs (Victor Castanet)