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Un régime méditerranéen enrichi en lentilles Mankai pour lutter contre la stéatose hépatique et la graisse viscérale
L’accumulation de graisse dans le foie devient un problème mondial. Le seul recours consiste, pour l’heure, à perdre du poids, car il n’existe pas de médicament. Mais encore faut-il s’y prendre de la bonne manière. L’observance du régime méditerranéen (MED), diversifié donc peu restrictif, en est une. Pour des résultats encore meilleurs sur la stéatose hépatique, mais également sur les graisses viscérales de manière globale, de nouvelles études suggèrent un MED renforcé en polyphénols issus de la lentille Mankai.
Mettre son foie au vert
L’accumulation de graisse dans le foie en l’absence d’abus d’alcool (appelée « NAFDL » pour Non-Alcoholic Fatty Liver Disease) devient un problème global, puisqu’elle concernerait un bon quart de la population mondiale. La NAFDL est associée à des troubles comme la résistance à l’insuline, le diabète, les cardiopathies et certains cancers. Ces maladies ont aussi en commun une dysbiose intestinale qui pourrait avoir une influence défavorable sur le métabolisme hépatique des glucides et des lipides.
Le régime méditerranéen a déjà fait ses preuves dans un grand nombre d’études pour la perte de poids et la normalisation de nombreux paramètres de santé (cardiovasculaires et neurologiques notamment), la prévention des cancers et la restauration d’un microbiote intestinal plus sain.
L’une des caractéristiques décisives du MED réside dans ses apports en fibres alimentaires et en antioxydants comme les polyphénols. Ces derniers ont montré, chez l’humain, des propriétés protectrices contre les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’ostéoporose, les maladies dégénératives, différents types de tumeurs et la stéatose hépatique.
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Une diète méditerranéenne enrichie en polyphénols
Ayant remarqué que les végétariens et les adeptes d’autres modèles alimentaires à prédominance végétale étaient moins sujets à la NAFLD, une équipe de recherche israélienne a enrichi un peu plus le MED en ingrédients d’origine végétale, tout en réduisant la part de viandes rouge et blanche. Au MED « classique », ils ont ainsi ajouté la prise, chaque jour, de trois à quatre tasses de thé vert et de 100 grammes de lentilles Mankai (Wolffia globosa), une lentille aquatique aux propriétés nutritionnelles particulièrement attractives.
Ces deux ingrédients rajoutaient à eux seuls plus de 1 200 milligrammes de polyphénols par jour, sachant que le MED de base en pourvoit environ 2 500 mg, tandis que le régime alimentaire occidental usuel (dit « western diet ») n’en apporte que 1 000 mg. L’apport calorique était, quant à lui, contenu dans une fourchette de 1 500 à 1 800 kcal/jour pour les hommes et de 1 200 à 1 400 kcal/jour pour les femmes, ce qui correspond à une restriction calorique légère.
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Des résultats très encourageants
L’étude a suivi 294 personnes de 51 ans d’âge moyen, avec un indice de masse corporelle (IMC) moyen de 31 (qualifié d’obésité modérée), réparties en trois groupes d’intervention par rapport à un groupe témoin : le premier groupe s’est contenté de se conformer à des recommandations nutritionnelles standard (HDG, pour healthy dietary guidelines), le deuxième a suivi le régime méditerranéen classique (MED) et le troisième le MED « vert » enrichi en thé vert et en lentilles Mankai. Les trois groupes ont suivi, de surcroît, un programme d’activité physique.
À l’issue des 18 mois qu’a duré l’étude, le poids et le tour de taille des participants avaient baissé respectivement en moyenne de 3,7 kg et de 6,1 cm dans le groupe MED vert, de 2,7 kg et de 5,3 cm dans le groupe MED et de 0,4 kg et de 4 cm dans le groupe HDG. De plus, le régime méditerranéen vert réduisait la graisse viscérale de 14 %, le régime méditerranéen de 7 % et le régime sain de 4,5 %. Enfin, par rapport au groupe témoin sans intervention, la graisse intrahépatique a été réduite en moyenne de 39 % chez les membres du groupe MED vert, de 20 % chez les membres du groupe MED et de 12,2 % chez les participants suivant le régime HDG. La prévalence de la NAFLD, qui était de 62 % au départ, a baissé pour atteindre 31,5 % chez les premiers (MED vert) et 55 % chez les derniers (HDG). Tous ces indicateurs mettent en évidence l’efficacité impressionnante du régime MED vert pour améliorer les paramètres métaboliques et réduire la graisse hépatique. Les auteurs font remarquer que les meilleures performances ont été obtenues chez les participants ayant présenté les taux circulants de folate (vitamine B9 ou acide folique) et de polyphénols les plus élevés.
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Le truc en plus : thé vert et lentilles Mankai
Comme le soulignent les auteurs de cette étude, tout l’intérêt de leur « MED vert » réside dans son efficacité à réduire la stéatose hépatique par-delà la perte de poids en elle-même. L’ajout de ces deux seuls ingrédients, le thé vert et la lentille Mankai, couplé à une légère réduction de la consommation de viande, en particulier la viande transformée, semble faire toute la différence.
Les auteurs pensent que les effets de la prise de thé vert et de lentilles Mankai proviennent essentiellement de leurs teneurs élevées en polyphénols et en flavonoïdes dont la recherche a déjà mis en évidence l’efficacité à réduire la fibrose et l’inflammation hépatiques ainsi qu’à rééquilibrer le métabolisme des acides gras dans le foie.
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Par quoi remplacer la lentille Mankai ?
Si le thé vert ne pose pas de problème d’approvisionnement chez nous, les lentilles Mankai sont, pour l’heure, quasi introuvables dans l’Hexagone. En attendant que ça change, comment palier cette indisponibilité ?
La spiruline est un superaliment facile à trouver qui se rapproche assez, par sa forte teneur en protéines, de la lentille Mankai. Cependant, la consommation de référence indiquée dans la plupart des études plafonne à environ 5 g de spiruline par jour, ce qui correspond à un apport en polyphénols de seulement une centaine de milligrammes, une quantité inférieure aux 400 à 700 mg de polyphénols pour 100 g de lentilles Mankai. Les principaux polyphénols présents dans ces lentilles sont la quercétine, le kaempférol, l’apigénine, la lutéoline, le resvératrol et les acides caféique, ellagique, férulique, coumarinique et gallique.
Il faudrait donc compenser avec d’autres sources de polyphénols : la fraise, la grenade, le litchi et le raisin du côté des fruits, les câpres, l’artichaut, les poivrons, l’oignon ou les choux de Bruxelles pour les légumes, sans oublier les condiments et les épices (basilic, menthe, girofle…) ou les produits de la ruche (propolis, pollen de châtaignier). On notera toutefois que la cuisson entraîne une déperdition des composés phénoliques, variable selon la température et la durée de ladite cuisson. Autrement, il reste le recours ponctuel aux compléments alimentaires, le temps de se refaire une santé hépatique et de repartir sur des bases alimentaires plus saines.
Références bibliographiques
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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