Nihel Amarni
L’amla ou de son nom latin Phyllanthus emblica est un fruit issu d’un arbre d’origine principalement asiatique : le myrobolan emblique. Cette petite baie est l’une des incontournables plantes médicinales de la pharmacopée ayurvédique. Elle entre d’ailleurs dans la composition du triphala, une préparation millénaire préparée sous forme de thé et qui rassemble trois baies séchées et moulues (l’amla, l’haritaki et le bibhitaki). Elles sont utilisées ensemble afin d’équilibrer chacun des trois doshas (vata, pitta et kapha), principes d'énergie vitale qui gouvernent la compréhension du corps selon l’ayurvéda.
L’amla, qui contient vingt fois plus de vitamine C que l’orange, a de nombreuses vertus : antioxydante, antidiabétique, neuroprotectrice, cardioprotectrice ou immunomodulatrice. Ces propriétés en font un véritable couteau suisse de la santé naturelle. Mais, c’est son potentiel antiviral, déjà mis en évidence sur le papillomavirus(1) et le VIH(2) qui lui a valu d'être testé dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, par une équipe de chercheurs iranien.
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Publiée dans la revue Complementery Thérapies in Médecine, l’étude perse(3) portait ainsi sur 61 patients atteints du Covid-19 sévère (atteinte pulmonaire, hospitalisation) traités avec de l’hydroxychloroquine et l’antirétroviral Kaletra.
La moitié des participants désignés comme « le groupe amla » s’est vu prescrire, en plus de leur traitement conventionnel, un sachet de 2 grammes de poudre d’amla riche en acide gallique (0,8 g). Ce dernier fait partie des polyphénols aux vertus antioxydantes et récemment étudiés pour leur potentiel thérapeutique contre le Covid-19.
L’étude, menée sur dix jours, a montré des résultats peu convaincants concernant la protection contre l’atteinte pulmonaire. En revanche, le groupe Amla a vu diminuer la sévérité de leurs signes cliniques (fièvre, toux, essoufflement, myalgie) et leurs niveaux de CRP (une protéine sécrétée par le foie en réponse à une inflammation ou à une infection dans l’organisme) comparativement au groupe témoin.
De plus, la durée moyenne de séjour dans le groupe d’intervention était significativement plus courte (4,44 jours) que dans le groupe témoin (7,18 jours). Ainsi, l’ayurvéda avec le thé d’alma pourrait devenir une arme de plus contre le Covid-19, alors que les contaminations ainsi que les hospitalisations repartent à la hausse.
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Références