Accueil Actualités La viande rouge augmente-t-elle le risque d'endométriose ?
La viande rouge augmente-t-elle le risque d'endométriose ?
L’endométriose reste encore une maladie bien mystérieuse aux causes méconnues. Régulièrement, des études apportent des pistes pour tenter de comprendre cette maladie qui touche jusqu’à 10 % des femmes du globe.
Récemment, nous avons appris que les perturbateurs endocriniens faisaient partie des principaux suspects – mais aussi que le microbiote vaginal ou le mode de vie avaient un rôle important à jouer pour améliorer les symptômes–, la consommation de viande rouge pourrait en être un nouveau.
56 % de risque supplémentaire de développer de l’endométriose avec deux portions de viande rouge par jour
En effet, une étude américaine réalisée sur 3 800 femmes atteintes d’endométriose et parue dans la revue American Journal of Obstetrics and Gynecology indique que les femmes qui consomment deux portions ou plus de viande rouge non transformée (steak, rôti ou viande de porc, bœuf, veau, agneau) par jour ont 56 % de risque supplémentaire de développer de l’endométriose par rapport à celles qui consomment une seule portion de viande rouge par jour.
La consommation de viande rouge transformée (jambon, charcuterie, saucisson, conserves) semble avoir moins d’impact avec un risque de développer de l’endométriose 20 % plus élevé chez les femmes qui en consomment cinq portions ou plus par semaine face à celles qui n’en consomment qu’une portion par mois.
De même, chez les femmes déjà atteintes d’endométriose, la consommation de viande rouge, transformée ou non, semble être associée à un plus fort risque d’infertilité.
Cela étant dit, il ne semble pas que toutes les protéines animales soient à mettre dans le même panier puisque, contrairement à la viande rouge, la consommation de volailles, d’œufs, de poissons ou de crustacés n’est pas associée à un risque accru d’endométriose.
Lire aussi Julie Saint-Clair : « Comment j’ai surmonté l’endométriose »
Trop d’œstrogènes = inflammation chronique
Plusieurs facteurs pourraient expliquer comment la consommation de viande rouge peut favoriser l’endométriose. Tout d’abord, nous savons que la viande rouge diminue notre taux de globuline (SHBG), ce qui augmente notre taux d’œstradiol et favorise l’inflammation chronique observée dans l’endométriose. Or le tissu de l’endomètre (qui s’enflamme périodiquement en cas d’endométriose) est très dépendant des œstrogènes et ces derniers peuvent favoriser sa prolifération.
Deuxièmement, aux États-Unis où l’étude a été réalisée, les animaux d’élevage peuvent recevoir des traitements hormonaux, ce qui augmente à nouveau les taux naturels d’œstrogènes par un apport extérieur. Heureusement, en Europe ces hormones sont interdites depuis 1996.
Enfin, il pourrait également y avoir un lien entre endométriose et viande rouge avec l’absorption de fer héminique (issu des viandes et poissons), mais cette piste fait l’objet de peu d’études.
Par ailleurs, il a déjà été démontré que la consommation de viande rouge joue un rôle dans d'autres maladies chroniques type cancers, maladies cardiovasculaires ou diabète. Hommes ou femmes, les gros mangeurs de viande rouge gagnent donc de toute façon à réduire leur consommation.
Lire aussi
Des remèdes naturels
pour l’endométriose
Source : « A prospective cohort study of meat and fish consumption and endometriosis risk », American Journal of Obstetrics and Gynecology, 2018.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
Comment s’épanouir malgré une endométriose, de Julie Saint-Clair (éd. Josette Lyon)
L’endométriose, un frein dans la vie professionnelle
Douleurs de l’endométriose : les oligoéléments à la rescousse
Aroma, phyto et homéo contre l'endométriose
Des remèdes naturels
pour l’endométriose
Endométriose : les minéraux, essentiels, mais à manier finement