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Cachez cette mortalité que je ne saurais voir

  • Cachez cette mortalité que je ne saurais voir
Article paru dans le journal nº 121

Le 16 janvier dernier, Emmanuel Macron a affirmé la nécessité d’un « réarmement démographique » face à la baisse de la natalité. Pour expliquer cette baisse, le « PR » a évoqué l’infertilité qui « progresse ». Il a cité le changement de mœurs qui induit que l’on fasse « des enfants de plus en plus tard » et « l’infertilité masculine comme féminine » qui a beaucoup progressé. Ces points ont déjà été largement commentés, notamment par des personnes éclairées qui ont rappelé qu’en France, en 2024, oui, les jeunes femmes font aussi des études, et souvent longues ! Oui, l’exposition aux polluants altère sensiblement la fertilité masculine et féminine !

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En revanche, Emmanuel Macron n’a pas soulevé la question de la mortalité infantile et ses chiffres inquiétants. On peut d’autant plus le déplorer que le président de la République disposait depuis le 20 décembre des conclusions d’un rapport parlementaire avérant que la France est devenue une mauvaise élève dans l’Union européenne, et ça ne date pas d’hier. L’OCDE montre qu’en 1995, sur 25 pays de l’Union européenne, la France occupait la 3e place. En 2021, la 20e. En termes de facteurs, le rapport répertorie en premier lieu l’organisation et la qualité des soins ainsi que la hausse de la prématurité extrême. Une hausse que le rapport n’explique pas, alors que de nombreuses études avèrent l’exposition aux polluants, tels les phtalates*.

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Emmanuel Macron ne pouvait pas non plus ignorer le rapport de la Société française de néonatalogie (SFN) – service hospitalier dédié à la prématurité – rendu public en octobre 2023, qui précisait les carences organisationnelles et qualitatives de soins. Il montre que le taux d’occupation des lits de réanimation est « supérieur à 100 % environ 20 % du temps ». « Pendant ce temps, nous réanimons des bébés dans les couloirs », tempêtait Jean-Christophe Rozé, président de la SFN, sur France Info. Si bien que près d’un quart des services refuse « régulièrement des entrées critiques, faute de place ». Quand on sait que malgré les promesses de son gouvernement, 6 713 lits ont été fermés en 2022, on comprend que le Président se soit bien gardé d’aborder le sujet de la mortalité infantile.

 

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