"Déclenchement" par l'ocytocine : quel rôle dans le risque accru d’autisme chez l’enfant ?

L’augmentation importante des cas d’enfants naissant avec un trouble du spectre autistique (TSA) depuis une trentaine d’années constitue un enjeu de santé publique majeur. Le TSA toucherait d’ores et déjà près d’un enfant sur 36 (de 3 à 17 ans) aux États-Unis d’après le National Center for Health Statistics et un sur 100 en France d’après l’Inserm.

Cette augmentation étant inexplicable par la seule hausse des dépistages (qui ne rendraient compte que d’un quart de la hausse, d’après des analyses de l’université Columbia), de plus en plus de recherches portent sur les causes environnementales de ce trouble du comportement, d’origine sans doute multifactorielle.

Certaines études s’intéressent ainsi aux conditions de la naissance. Plusieurs d’entre elles montrent que l’utilisation d’ocytocine pour enclencher le processus d’accouchement ou stimuler le travail est associée de manière significative à une probabilité accrue de TSA chez le bébé à naître.

D’autres facteurs de risque associés concernent les complications avant ou pendant la naissance, au premier rang desquelles l’asphyxie (manque d’oxygène lors de l’accouchement) ou la prééclampsie (complication de la grossesse caractérisée par une hypertension artérielle de la femme enceinte et des lésions des autres organes).

En attendant d’en savoir plus, ces études plaident probablement pour éviter autant que possible les déclenchements dits « de convenance », pour limiter cette pratique aux strictes nécessités médicales.

Sources:

“Perinatal factors and the development of autism: a population study”, Archives of General Psychiatry, 2004.

“Birth Complications or Received Labor and Delivery Drugs”, ASN Neuro, 2016.

“Association of Perinatal Risk Factors with Autism Spectrum Disorder”, American Journal of Perinatology, 2017.