Accueil Polémiques Les violences gynécologiques et obstétriques n'en finissent pas
Les violences gynécologiques et obstétriques n'en finissent pas
C’est un coup de tonnerre pour l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) en général, et l’hôpital Tenon en particulier. Un médecin, spécialiste de l’endométriose a été mis en cause par de multiples signalements et plaintes pour violences sexuelles. À tel titre que, début octobre, il a été écarté de ses fonctions de chef du service gynécologique-obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Tenon.
Parmi les plaintes, deux ont fait l’objet d’une enquête judiciaire pour « viol sur mineur de plus de 15 ans ». Les plaignantes ont accusé le médecin de pratiquer des examens vaginaux et rectaux très violents et sans consentement. On pourrait déplorer ici le cas unique d’un mouton noir. Il n’en est rien, un rapport du Haut conseil à l’égalité des femmes affirmait en juin 2018 que « les actes violents subis par les femmes durant le suivi gynécologique et obstétrical ne sont pas des faits isolés ». Assez peu pour qu’un collectif, Stop violences obstétricales et gynécologiques (VOG), ait vu le jour afin de rompre l’omerta, recueillir des témoignages et que la honte change de camp.
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En 2017, nous avions déjà déploré le scandale des violences obstétricales. Un chiffre nous avait marqués : 20 % des césariennes de nos jours, étaient pratiquées parfois à vif, alors que ce taux n’était que de 5 % il y a quarante ans. Et que dire des épisiotomies « de routine » parfois sans anesthésie et souvent mal recousues, bouleversant ainsi la sexualité. Et les milliers de témoignages de l’époque faisaient état d’humiliation et de chantage. Sur 1 600 jeunes mères interrogées par WeMoms (réseau social dédié aux mères), 23 % ont déclaré avoir subi des violences physiques ou verbales. Qu’est-ce qui a changé depuis ? Pas grand-chose visiblement, si ce n’est la nature des plaintes, passant de témoignages déplorant des humiliations, des pressions, des violences, à des dépôts de plaintes pour viol. Si chacun a droit à la présomption d’innocence et que l’enquête suit son cours, le fait est que la situation a empiré.
Chaque femme a le droit à ce minimum de dignité dans des traitements et des soins, surtout quand ils touchent des régions aussi intimes de leur corps. D’ailleurs, nous estimons qu’aucun patient, vieux, jeune, homme, femme, ne devrait se sentir maltraité par la médecine. Soigner, ce n’est dégrader ni les corps ni le psychisme des patients. Primum non nocere qu’ils disent.
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