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Lyme : des bactéries toujours vivantes malgré les antibiotiques
On a retrouvé des borrélies dans de nombreux tissus du corps, mais également dans le liquide séminal de patients après des traitements conventionnels par antibiotiques. Deux découvertes inquiétantes, au regard des préconisations officielles actuelles.
La borréliose de Lyme est l’objet d’une intense controverse au sein du monde médical. Au centre du débat, la persistance ou non de l’infection à Borrelia burgdorferi chez les patients ayant reçu les doses conventionnelles d’antibiotiques. Une telle persistance a déjà été démontrée chez les primates. Une équipe internationale de chercheurs annonce que cette persistance est à présent démontrée chez l’homme.
L’étude a été conduite sur douze patients qui présentaient une chronicité des symptômes de la maladie de Lyme. Tous avaient été traités antérieurement par antibiotiques (deux à quatre semaines) et la moitié était encore en cours de traitement. Différents tissus et liquides corporels ont été prélevés puis mis en culture. Le même procédé était appliqué en parallèle sur un groupe contrôle de personnes non malades. Les cultures ont été conjointement examinées au microscope et par PCR (recherche d’ADN) par quatre laboratoires indépendants, en double aveugle.
Des spirochètes en mouvement, identifiés histologiquement comme étant des borrelia et génétiquement identifiés comme des Borrelia burgdorferi, étaient visibles dans le sang de sept malades, dans les sécrétions sexuelles de dix malades et sur une lésion cutanée d’un malade. Le groupe contrôle était, lui, entièrement négatif. Des bactéries responsables de la maladie de Lyme peuvent donc être trouvées vivantes chez des personnes infectées, en dépit du traitement antibiotique classique.
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Selon les chercheurs, la persistance des borrélies pourrait s’expliquer par leurs capacités de s’installer à l’intérieur d’un grand nombre de tissus corporels (tissu conjonctif, peau, synovie, ligaments, nerfs et cellules gliales, endothéliums…) ayant peu de chances d’être atteints par les antibiotiques classiques. Par ailleurs, la nature pléiotropique (capacité d’un gène à agir sur plusieurs caractères) des borrélies pourrait leur permettre d’échapper plus facilement aux défenses immunitaires.
Certains détracteurs attribuent la persistance de symptômes post-traitement à la présence d’ADN issu de bactéries mortes ou de débris inertes. Or, il a été déjà été démontré sur modèle animal qu’un tel ADN est rapidement évacué. Cette nouvelle expérience montre de toute façon qu’il s’agit de bactéries bien vivantes. Notons que parmi ces douze patients, une proportion conséquente présentait des tests de détection classiques négatifs (4 négatifs à Western Blot IgM, huit négatifs à Western Blot IgG), ce qui confirme leur faible pertinence.
On retiendra également que des borrélies viables étaient présentes dans les liquides séminaux de dix sujets de l’étude, censés être traités par antibiotiques. Voilà qui ne manquera pas de raviver une autre polémique, celle d’une possible transmissibilité de la borréliose par voie sexuelle. Ce qui, étant donné le caractère immunodépressif de la maladie, la rapprocherait du syndrome d’immunodéficience acquise (sida). Rappelons que la borréliose est très proche de la syphilis, une autre infection sexuellement transmissible.
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Source :
« Persistent Borrelia Infection in Patients with Ongoing Symptoms of Lyme Disease », Healthcare 2018, 6(2), 33
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