Accueil Actualités Les anti-inflammatoires augmentent les risques d’infection au Clostridium difficile
Les anti-inflammatoires augmentent les risques d’infection au Clostridium difficile
Le Clostridium difficile est l’un des premiers agents responsables d’infections associées aux soins. Les patients sous antibiotiques sont les plus exposés en raison des dérèglements engendrés sur leur flore intestinale. Mais une nouvelle étude suggère que les anti-inflammatoires non stéroïdiens augmenteraient également les risques et la gravité des infections.
Si les infections au Clostridium difficile (ICD) sont favorisées par la prise d’antibiotique, d’autres classes médicamenteuses sont suspectées de déstabiliser l’équilibre fragile du microbiote.
Ainsi, selon une étude publiée dans la revue mBiO et conduite par l’équipe du Dr David Aronoff, microbiologiste expert en maladies infectieuses de l’université Vanderbilt (États-Unis), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont probablement un autre facteur de risque.
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont suivi pendant une semaine deux groupes de souris infectées par la bactérie. Le premier groupe était traité avec de l’indométhacine (un AINS fréquemment utilisé pour réduire la fièvre, la douleur, la raideur et l’inflammation), l’autre non. Seulement 20 % des souris traitées à l’AINS ont survécu, contre 80 % pour celles du second groupe.
Les chercheurs expliquent ces résultats par le fait que ces anti-inflammatoires nuisent aux cellules épithéliales, principaux moyens de défense des intestins contre les infections, et perturbent les réponses immunitaires.
Des analyses antérieures ont également démontré que les AINS altèrent la flore intestinale et réduisent la production de prostaglandine, un métabolite au rôle prépondérant pour la santé gastro-intestinale. Si l’étude du Dr Aronoff ne concerne que l’indométhacine, il estime que cette découverte peut être étendue aux autres AINS, dont le mécanisme biologique est très proche.
Prévalence de l’ICD
Selon un rapport de 2017 du Pr Frédéric Barbut, 124 000 cas d’infections sont recensés chaque année en Europe, responsables de 3 700 décès par an. Fortement contagieux, le Clostridium difficile est le huitième agent responsable d’infections associées aux soins. En France, le nombre d’infections a crû de plus de 100 % entre 2009 et 2014.
Si la consommation d’AINS en France est relativement stable depuis 2006, comme le révèle l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, elle n’en demeure pas moins élevée. Après le paracétamol, les AINS (ibuprofène en tête) sont d’ailleurs les médicaments les plus utilisés en France. Ils ne sont cependant pas les seuls antalgiques qu’une consommation excessive peut rendre dangereux.
Source
« Actualités sur l’épidémiologie et le diagnostic des infections au Clostridium difficile », Pr Frédéric Barbut, Hôpitaux Universitaire de l’Est Parisien, université Paris-Descartes.
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