Accueil Traitements Parkinson : les odeurs pour diagnostiquer la maladie bien plus tôt
Parkinson : les odeurs pour diagnostiquer la maladie bien plus tôt
Deux femmes anglaises viennent d’élaborer un test aussi rapide que surprenant afin de faciliter le diagnostic de la maladie de Parkinson. Un véritable bond en avant pour les patients en pleine errance diagnostique.
La maladie de Parkinson est difficile à diagnostiquer en raison de la myriade de symptômes qu'elle peut présenter. En effet, il existe plus de quarante symptômes différents de cette maladie. Actuellement, le milieu médical établit un diagnostic en s’appuyant principalement sur l’observation clinique de symptômes moteurs, des symptômes qui évoluent doucement, à bas bruit. Parmi eux, on retrouve trois grandes catégories : l’akinésie (ralentissement des mouvements, notamment la marche qui devient très difficile au quotidien), l’hypertonie (rigidité musculaire poussant le patient à être fléchi), et enfin les dorénavant bien connus tremblements au repos.
Or, ces troubles moteurs n’apparaissent qu’assez tard dans le développement de la maladie, après que nombre de dommages neuronaux sont déjà installés. De plus, bon nombre des symptômes observés dans la maladie de Parkinson peuvent être attribués à d'autres pathologies, ils varient également considérablement d'un patient à l'autre. C’est dans ce contexte de difficulté du diagnostic, particulièrement au stade précoce de la pathologie, que la professeure Perdita Barran, de l’université de Manchester (Royaume-Uni), s’est lancée dans un projet de recherche assez fou, mais aussi follement novateur.
Diagnostiquer Parkinson : le mystérieux pouvoir de l’odorat
Tout commence avec Joy Milne, une Écossaise de 72 ans possédant un odorat extrêmement développé, une maladie rare et lourde à la fois psychologiquement et physiquement appelée hyperosmie. Tout au long de sa vie, Joy Milne a senti et ressenti le monde différemment de ceux qui ont un odorat normal. Si elle n'avait, au départ, aucune idée du lien entre certaines pathologies et certaines odeurs, elle s’interroge sur cette possibilité après que son mari a été diagnostiqué Parkinson. Elle se remémore alors : « L'odeur de mon mari a changé vers l'âge de 30 ans, passant d'une odeur musquée standard à une odeur de moisi assez désagréable. On lui a diagnostiqué la maladie de Parkinson environ douze ans plus tard, et c'est lorsque nous avons participé à un groupe de soutien aux malades de Parkinson que j'ai réalisé que toutes les autres personnes présentes avaient la même odeur. »
Cette capacité unique (relayée dans certains médias locaux) a fini par attirer l'attention de Perdita Barran, professeure de spectrométrie de masse à l'institut de biotechnologie de l'université de Manchester. « Si Joy pouvait sentir une odeur sécrétée par les patients atteints de la maladie de Parkinson, il devait se passer quelque chose d'unique chez ces personnes. »
Le sébum, la clé d’un nouveau test pour Parkinson
Les deux femmes ont ainsi commencé à collaborer pour potentiellement identifier des molécules bien particulières qui pourraient donner à la maladie de Parkinson sa signature olfactive singulière. En utilisant la spectrométrie de masse, une technique qui mesure le poids des molécules, elles ont découvert que le sébum, une substance huileuse sécrétée par la peau, contient des marqueurs distinctifs de la maladie de Parkinson. De cette découverte a découlé la production d’un test rapide (trois minutes en conditions de laboratoire) et non invasif par écouvillonnage qui, associé à l'apparition de symptômes précoces de la maladie, permet d'identifier cette dernière avec une précision d'environ 95 %.
Ainsi, alors que 25 000 nouveaux cas de Parkinson sont diagnostiqués chaque année en France, selon les chiffres du ministère des Solidarités et de la Santé, 83 % sont identifiés après 50 ans. La découverte et la production en masse d’un tel test pourraient donc réellement changer la donne et permettre aux médecins et aux praticiens de santé d'orienter les patients atteints de la maladie de Parkinson à un stade précoce vers un traitement adapté beaucoup plus tôt.
En outre, l’accompagnement précoce par les approches alternatives (nutrition et prise en compte du microbiote, micronutrition, exercice physique, acupuncture…) pourrait entrer en jeu beaucoup plus en amont pour améliorer la qualité de vie du patient ou ralentir la progression de la maladie.
Lire aussi Parkinson : l’alimentation, future prescription pour améliorer les symptômes ?
Références bibliographiques
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
Une bactérie du genre Bacillus contre Parkinson : la promesse des « psychobiotiques »
Le diesel, autre carburant du Parkinson ?
Parkinson : miser sur les aliments antioxydants
Parkinson : L’acupuncture pour améliorer le sommeil