Comment soigner naturellement une mycose de l’ongle ?

L’onychomycose, qui n’est autre que la mycose des ongles, concerne environ un Français sur dix. Cette prévalence monte à un sur deux chez les personnes âgées. Si elle touche plus souvent les ongles des pieds (dix fois plus), elle peut aussi s’attaquer à ceux des mains. Cette pathologie est due à des champignons contagieux qui pénètrent et prolifèrent au niveau de la jonction entre la peau et le lit de l’ongle. Dans 60 à 80 % des cas, ce sont des dermatophytes se développant sur les structures de notre corps qui contiennent de la kératine (peau, ongles, cheveux).

Mais comment s’attrape une mycose de l’ongle ? La contamination par les dermatophytes (ex. : Trichophyton rubrum) se fait généralement par le contact avec un sol lui-même contaminé (piscine, salle de sport, salle de bains...). Ce type de champignons s’attrape plus facilement si la peau est humide ou égratignée. D’autres champignons peuvent aussi être responsables, comme les saprophytes (ex. : Aspergillus) qui, comme leur nom l’indique, vont profiter d’un déséquilibre du microbiote cutané pour proliférer (hygiène excessive ou utilisation de produits agressifs). Enfin, dans de rares cas, les ongles infectés le sont par des champignons du genre Candida.

Comment savoir si on a une mycose de l'ongle ?

Un ou plusieurs ongles vous font souffrir, changent de couleur, voire se décollent ? Rien ne sert de s’affoler, il ne s’agit peut-être pas d’une mycose, cette dernière représentant moins de la moitié des pathologies de l’ongle. Il est donc important de bien identifier les symptômes pour agir efficacement. L’Assurance maladie rappelle que l’onychomycose « débute par une atteinte des tissus périunguéaux (autour de l’ongle) appelée périonyxis, puis de l’ongle. Ces tissus sont tuméfiés, rouges et douloureux, laissant échapper un liquide clair. L’ongle malade présente sur un bord une tache jaunâtre qui s’étend, puis il s’épaissit. L’atteinte gagne progressivement la matrice de l’ongle qui se décolore et devient blanchâtre. L’ongle se décolle partiellement. »

En outre, vous avez plus de risques d’avoir une mycose si vous :

• avez un pied d’athlète ou une autre mycose cutanée proche de l’ongle ;

• transpirez beaucoup, notamment des pieds ;

• souffrez d’un déficit immunitaire ;

• êtes diabétique ;

• suivez un traitement à base d’antibiotiques, de corticoïdes, ou d’immunosuppresseurs.

Les personnes âgées sont également plus susceptibles de développer une onychomycose, car, avec l’avancée en âge, elles sont plus sujettes aux problèmes de circulation sanguine, tandis que leur immunité est fragilisée, ce qui favorise les infections mycosiques.

Enfin, pour être sûr de ne pas avoir affaire à du psoriasis, du lichen plan ou à un syndrome des ongles jaunes, c'est-à-dire des pathologies à l’aspect similaire, il est possible de demander un test à son médecin.

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Des traitements conventionnels efficaces ?

Vous souffrez bien d’une mycose de l’ongle ? C’est malheureusement un combat de longue haleine qui vous attend. En effet, lorsqu’on est atteint, on se tourne le plus souvent vers des antifongiques locaux en libre accès qui se présentent sous la forme de vernis ou de crème. Le traitement peut durer entre 3 et 6 mois, pour une efficacité toute relative. D’ailleurs, l’Assurance maladie conseille de ne pas utiliser « de traitement local antifongique si la plante du pied ou les ongles sont atteints par la mycose ». Ainsi, la plupart du temps, les médecins vont prescrire un antifongique à prendre par voie orale. Là encore, le traitement est long et peut s’avérer inefficace. De plus, la prise d’un antifongique sur la durée perturbe le microbiote et peut être toxique pour le foie. Par exemple, la terbinafine (Lamisil®), le traitement par voie orale le plus souvent prescrit en France, se prend à la dose d'un comprimé (250 mg) par jour pendant six semaines à six mois, en fonction des cas. Elle est contre-indiquée en cas de maladie du foie et d’insuffisance rénale. En outre, ce traitement s’accompagne de nombreux effets secondaires plus ou moins fréquents dont : jaunisse et hépatite, troubles digestifs, étourdissements, troubles de la vision, voire réactions cutanées graves. Ainsi, face à cet arsenal thérapeutique réduit, de plus en plus de laboratoires et de professionnels de la santé optent pour d’autres solutions comme le laser, mais aussi les produits naturels.

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Des solutions naturelles pour remédier aux mycoses de l’ongle

Si, là encore, il va falloir s’armer de patience, différents remèdes naturels peuvent nous aider à nous débarrasser des onychomycoses, sans effets secondaires à long terme. Ainsi, parmi les solutions les plus efficaces et les plus étudiées, on retrouve l’aromathérapie. Mais quelles huiles essentielles (HE) utiliser ? En voici trois incontournables :

• HE de tea tree : ses propriétés antifongiques démontrées sont dues à sa composition riche en terpinène-4-ol (30 à 50 %) et en molécules de la famille des monoterpènes cycliques. Mettre une goutte pure sur l’ongle infecté deux à trois fois par jour pendant 3 semaines. Bien répartir sur l’ensemble de l’ongle et jusqu’aux cuticules à l’aide d’un coton-tige ou d’un pinceau pour vernis. Faire une pause d’une semaine. L’opération est à renouveler autant que nécessaire.

• HE de laurier noble : sa composition moléculaire riche en 1,8-cinéole, en linalol, en eugénol, en alpha-pinène et en béta-pinène fait de cette huile essentielle un véritable ennemi des champignons. Appliquer 2 gouttes pures sur l’ongle infecté deux fois par jour pendant 3 semaines. Comme précédemment, il est important de bien répartir l’HE sur l’ensemble de l’ongle, puis faire une pause d’une semaine. L’opération est à renouveler autant que nécessaire.

• HE de clou de girofle : très efficace contre les champignons Candida, notamment grâce à la présence d’eugénol, mais aussi contre les dermatophytes. Cependant, elle est dermocaustique. Ainsi, on préférera l’utiliser en synergie avec d’autres HE, comme celle de tea tree. Voici la recette que propose l’aromathérapeuthe Françoise Couic-Marinier dans son livre Le guide Terre vivante des huiles essentielles :

  • 60 gouttes d’HE de tea tree
  • 30 gouttes d’HE de palmarosa
  • 30 gouttes d’HE de citron
  • 15 gouttes d’HE de clou de girofle
  • 10 ml d’huile végétale de ricin

Masser l’ongle deux fois par jour avec 3 gouttes de ce mélange. Ne pas dépasser 3 semaines. À renouveler après une pause d’une semaine.

Mycose de l'ongle : quels remèdes de grand-mère ?

D’autres produits naturels ou moins naturels sont souvent mis en exergue. Certains, très populaires, sont pourtant inefficaces. Faisons le tri.

Comme il a été mentionné précédemment, l’efficacité des traitements contre la mycose de l’ongle se heurte à la faible perméabilité de ce dernier. Cependant, certains remèdes possèdent tout de même des propriétés antifongiques importantes et peuvent devenir intéressants en complément d’un traitement plus efficace, de manière ponctuelle, notamment pour assainir la zone ou réduire l’inflammation. Parmi eux on retrouve :

• L’ail : l’activité antifongique et antioxydante de l’extrait d’Allium sativum contre différents types de champignons responsables d’onychomycose a pu être démontrée in vitro. En pratique, mieux vaut opter pour de l’ail cru. Ainsi, il est possible d’appliquer directement sur l’ongle une gousse coupée et broyée. Attention, vous ne devez laisser la préparation que quelques minutes et la retirer à la moindre sensation de brûlure ou de picotement ;

• L’aloe vera : si vous n’êtes pas fan de l’ail, le Dr Jacques Labescat propose, dans son livre En forme toute l’année grâce aux plantes, de le remplacer par de l’aloe vera frais. Il s’agit de récupérer le gel des feuilles qu’on aura laissé égoutter pour se défaire du suc jaunâtre. Il faut ensuite appliquer ce gel pur matin et soir pendant 2 semaines sur les ongles infectés ;

• L’eau oxygénée : s’il est plus courant de l’utiliser dans le cas d’un pied d’athlète, elle permet d'assainir l’ongle et peut ainsi prévenir les récidives. En outre, l’eau oxygénée à 10 volumes peut améliorer l’aspect de l’ongle en le blanchissant ;

• La bétadine : un antiseptique local à base d’iode. Antifongique, elle peut être appliquée pour nettoyer l’ongle ainsi que durant le temps de repos des traitements d’aromathérapie afin d’éviter la réinfection. Utilisée pure elle risque toutefois de teinter votre ongle en jaune,. Il est aussi possible d'utiliser la version "bétadine scrub" en nettoyage d'appoint et la rincer après à l'eau claire.
  

En revanche, d’autres solutions contre la mycose de l'ongle circulant notamment sur Internet sont à éviter :

• Le vinaigre et le bicarbonate : malgré leur polyvalence et leur intérêt dans nombre de pathologies, ils n'ont, pour l’instant, pas fait leurs preuves au niveau scientifique contre la mycose de l’ongle.

• L’eau de Javel : nombre de sites internet semblent en vanter les miracles en bain régulier... Pourtant, aucune étude scientifique récente ne lui prête de propriétés contre l’onychomycose. En outre, l’eau de Javel pure est à manipuler avec grande précaution. Même en bain, elle reste suffisamment corrosive pour qu’un traitement de longue durée, comme dans le cas de la mycose de l’ongle, soit dangereux.

Enfin, d’autres remèdes tirent leur épingle du jeu comme le Vicks VapoRub (voir encadré ci-dessous) ou la propolis. Concernant cette dernière, une étude datant de 2018 a montré l’efficacité de l’extrait alcoolique de propolis (forme la plus courante de propolis liquide vendue dans le commerce) pour lutter contre la mycose des ongles. Des patients atteints d’onychomycose ont reçu des traitements locaux à base de cet extrait durant 6 mois. Les résultats ont non seulement montré que celui-ci est capable de pénétrer dans l’ongle humain, mais qu’il est également efficace pour traiter l’onychomycose avec une guérison mycologique et clinique complète pour plus de la moitié des patients (56 %).Toutefois, une mise en garde : sous cette forme d'extrait alcoolique, la propolis teintera probablement vos ongles temporairement de manière jaune.

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Mettre fin au cercle vicieux

Après le traitement, il s’agit d’éviter les récidives qui arrivent une fois sur trois. Pour ce faire, il faut mettre en place des gestes simples qui valent également pour prévenir une première contamination :

• Séchez bien vos pieds après la douche, en portant une attention particulière aux zones entre les orteils.

• Évitez de marcher pieds nus dans des environnements potentiellement contaminés (piscines, vestiaires, moquettes d’hôtels...).

• Maintenez vos ongles courts pour réduire les risques d’infection.

• Ne pas partager ses serviettes de toilette ou de bain pour éviter la propagation de germes.

• Optez pour des chaussettes en coton et des chaussures en cuir qui limitent la prolifération des champignons.

• Désinfectez régulièrement les instruments que vous utilisez pour prendre soin de vos ongles.

• Aérez vos chaussures et désinfectez-les avant de les remettre. À cet effet, Françoise Couic-Marinier propose une formule aromatique de spray assainissant à faire vous-même : 5 gouttes d’HE de clou de girofle + 30 gouttes d’HE de palmarosa + 30 gouttes d’HE de verveine exotique + 30 gouttes d’HE de géranium d’Égypte + 40 gouttes d’HE de tea tree + 100 ml d’alcool alimentaire (ne pas exposer à la pulvérisation nourrissons, enfants, femmes enceintes, personnes asthmatiques ou épileptiques).