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Nous absorbons de plus en plus de plastique !
Tandis que résultats de trois études publiées en mars dernier jetaient déjà le trouble sur l’impact des plastiques sur notre santé, un récent rapport d’Agir pour l’environnement montre du doigt la part prise par les bouteilles d’eau minérale dans cette pollution aussi environnementale que sanitaire. Outre l’effet de perturbateur endocrinien de certains plastiques, c’est leur capacité, à l’occasion de leur dégradation en microparticules, de migrer dans les organismes vivants via le sang et les voies respiratoires, jusqu’à se retrouver inclus dans certains tissus – intestinal, respiratoire et hépatique – où ils participent de la genèse d’un terrain inflammatoire, qui est source de pathologies de dégénérescence.
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Cela n’a rien d’étonnant puisque, chaque semaine, chacun de nous absorberait quelque 5 grammes de plastiques sous forme de micro et nano-particules d’après le rapport. De façon imagée, cela revient à consommer chaque semaine une nouvelle carte bancaire ! Même si l’abandon des matières plastiques est dans l’air du temps, leur remplacement ne sera probablement pas effectif avant quelques décennies. C’est pourquoi il est essentiel de se rappeler quelques mesures d’hygiène simples d’application :
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remplacement de tous les contenants en plastique – alimentaires et autres – par leurs équivalents en matériaux naturels, éviction des aliments conditionnés dans du plastique – même ceux issus de la filière bio !
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abandon des films plastiques pour la conservation des aliments,
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port du masque dans toute région fortement urbanisée et industrialisée, etc.
Les microplastiques sont présents absolument partout. Peu étonnant qu’on en trouve dans les tréfonds des poissons et des fruits de mer que nous consommons. Restait à savoir s’ils sont dangereux. C’est ce qu’une équipe internationale de chercheurs a tenté de trancher. Et levons tout de suite le suspense : en analysant le tube digestif des oiseaux de mer, les chercheurs ont observé que le microbiote – et plus précisément le microbiome, les génomes du microbiote – était altéré. La présence des microplastiques bouleverse la composition du microbiote, augmentant sensiblement le nombre d’agents pathogènes et de microbes résistants aux antibiotiques, et réduisant dans le même temps la quantité de bactéries bénéfiques, les bactéries commensales, dans les intestins.
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Les bouteilles d’eau, une mine à microplastique
Parmi les principales sources de microplastique qui se retrouvent dans notre alimentation, les bouteilles d’eau jetables se font la part belle. En effet, selon un récent rapport d’analyse mandaté par l’association Agir pour l’environnement et effectuée par le laboratoire Labocéa, 78 % des eaux en bouteille analysées (Badoit, Carrefour, Cristaline, Évian [50 cl et 1 litre], Perrier, Vittel [33 cl et 1 litre], Volvic) seraient contaminées par des microplastiques. De plus, au vu de la nature du plastique analysé, il semblerait bien que l’essentiel de ces particules proviennent de la dégradation de la bouteille (notamment soumises à de fortes chaleurs et à la lumière), du bouchon, mais également du processus d’embouteillage. Ainsi, le laboratoire a identifié entre 1 et 121 microparticules de plastiques par litre, selon la marque. Or, c’est la Vittel Kids – dédiée aux enfants, comme son nom l’indique – qui contient le plus grand nombre de microplastiques avec 40 particules pour une bouteille de 33 cl. L’association attire alors notre attention sur l’ampleur des risques pour la santé d’un enfant : « À raison d’une moyenne de 131 litres d’eau embouteillée consommée par an, un enfant est donc susceptible d’ingérer, pour ce simple usage, près de 16 000 microparticules de plastique chaque année ».
Malheureusement cette estimation ne représenterait que la partie immergée de l’iceberg. Récemment, des chercheurs de l'université de Columbia aux États-Unis ont développé une technique d'imagerie innovante, offrant une précision accrue dans la détection des nanoparticules, notamment celles d'origine pétrochimique. Contrairement aux méthodes antérieures qui ne pouvaient fournir que des estimations globales de la présence de particules, cette nouvelle approche permet non seulement de mieux comptabiliser les particules individuelles, mais aussi de les identifier. Grâce à cet outil novateur, ces mêmes chercheurs ont évalué plusieurs marques d'eau en bouteille populaires aux États-Unis, révélant la présence de 240 000 particules par litre en moyenne par échantillon, dont 90 % étaient des nanoplastiques. Il apparaît donc que l'eau en bouteille est bien plus contaminée par le plastique que ce que l'on aurait pu imaginer.
Enfin, outre notre santé, c’est aussi l’environnement que nous protégerons en abandonnant l’eau en bouteille et en privilégiant l’eau filtrée à conserver en carafe. En effet, selon le rapport des ONG Plastic Oceans UK et Earthwatch Europe, la bouteille en plastique est la première forme de déchets que l’on retrouve dans les eaux vives (eau douce et de mer) en Europe. Un changement d’habitude qui finalement coule de source.Références bibliographiques
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