La moitié de la population mondiale pourrait développer un trouble mental avant 75 ans

D’aucuns se sont aventurés, notamment depuis la crise du Covid-19, à comparer le monde à un asile psychiatrique à ciel ouvert. Une vaste étude menée par des chercheurs de la Harvard Medical School et de l’université du Queensland semble apporter de l’eau à leur moulin, puisqu’elle suggère que la moitié de la population mondiale pourrait souffrir d’un trouble de santé mentale au cours de sa vie. Et à la vitesse où vont les choses… D’après les données recueillies auprès de plus de 150 000 adultes dans 29 pays de différents niveaux de richesse, l’âge moyen de première apparition de l’un ou plusieurs des treize troubles mentaux observés (tels que définis par le DSM-IV) se situe entre 19 et 20 ans. Les deux troubles les plus courants chez les femmes étaient la dépression et la phobie spécifique (ou phobie simple car n’impliquant pas de comorbidité). Chez les hommes, il s’agissait de l’abus d’alcool et de la dépression. Les chercheurs ont observé que les troubles de santé mentale apparaissaient prioritairement dans l’enfance, l’adolescence ou le début de l’âge adulte. Ils ont souligné que le monde connaissait une crise de santé mentale, qui touchait de manière disproportionnée les personnes déjà marginalisées, majoritairement des jeunes, des personnes pauvres, des personnes de la communauté LGBTQ et celles exposées à la guerre ou à d’autres violences. Les auteurs ont plaidé pour des solutions sociales, économiques et culturelles, ainsi que pour une meilleure accessibilité au diagnostic et au traitement. Des vœux pieux qui ne vont pas vraiment dans le sens de la réalité médicale et sociale, aux États-Unis encore moins qu’ailleurs…