Santé mentale et émotionnelle : et si on s'inspirait de l'ayurvéda ?

À l’heure où la santé mentale fait de plus en plus parler d’elle, avec notamment la dégradation de celle des jeunes, la publication du livre Manovyapara (éditions Eyrolles) offre un point de vue original sur le sujet : celui de la médecine traditionnelle indienne, l’ayurvéda.

Derrière cet ouvrage se cache Samuel Ganes, instructeur de yoga et thérapeute ayurvédique (certifié par le centre de recherche et hôpital ayurvédique Somatheeram au Kerala, en Inde). Spécialiste des méthodes de respiration et créateur de la spirothérapie, il y propose un programme, en 52 semaines, pour prendre soin de sa santé mentale et de son équilibre émotionnel. Exercices de respiration, recommandations alimentaires, pratiques corporelles et méditations vous y sont proposés pour un meilleur contrôle et un apaisement des émotions et des pensées.

Une fois quelques concepts vulgarisés, l’auteur propose d’explorer en profondeur un thème par semaine, comme svadhyaya (l'autoanalyse), sankalpa (l'intention et l'autosuggestion) ou encore manoshamtam (l'apaisement du mental), afin de développer un mental « plus stable, plus sain, plus intime, plus profond et plus intuitif ».

Le mental (manasa), considéré comme plus puissant que le corps ou la matière

Si vous n’êtes pas coutumier de cette médecine millénaire indienne, sachez que se plonger dans l’ayurvéda, c’est découvrir un monde jalonné de nombreux termes et notions énigmatiques. Samuel Ganes réussit le pari de les rendre compréhensibles. Il nous immerge dans des réalités que nous pouvons tous appréhender, par intuition ou par expérience, et que l’ayurvéda éclaire par son approche, radicalement différente de celle de la médecine occidentale.

En effet, l’ayurvéda considère l’immatériel (l’aguruta) comme plus puissant que le matériel (le murta). Le manasa (notre « mental ») joue donc un rôle très important, explique le thérapeute : « Nos pensées, nos idées, nos désirs, nos valeurs, nos souvenirs, notre imagination, nos émotions et nos ressentis » qui constituent notre mental sont, certes, immatériels, mais ils donnent naissance au matériel, « tout comme le désir sexuel et/ou amoureux immatériel donne vie à un être matériel, tout comme le mental et les émotions d’un artiste lui permettent de concevoir une œuvre matérielle. »

« Tout-puissant », notre mental est donc central en ayurvéda. L’auteur précise que selon les textes ayurvédiques anciens, « le shira (la tête) est la partie de notre corps la plus vitale, en ce qu’elle abrite tous les indriyas (les sens), le manasa (le mental) et le prana (la force vitale). Si notre cerveau est perturbé, au niveau anatomique ou physiologique, l’ensemble de notre corps est affecté. »

L’ayurvéda considère tout de même que le corps (sharira) interagit avec le mental. C’est notamment en s’inspirant des trois doshas (plutôt liés au corporel, lire encadré ci-dessous) corporels – vata, pitta, kapha – que l’auteur définit trois profils émotionnels.

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