Pour consulter le site sans publicités inscrivez-vous

Sécurité et santé : pourquoi les femmes sont-elles encore oubliées ?

  • Sécurité et santé : pourquoi les femmes sont-elles encore oubliées ?
Article paru dans le journal nº 132

Ça semble fou, mais il aura fallu attendre septembre 2023 pour qu’une ingénieure suédoise conçoive le tout premier mannequin féminin dédié au crash-test des voitures. Son intérêt ? Améliorer la sécurité des femmes en prenant en compte leur morphologie. Avant, il n’était jamais venu à l’esprit des ingénieurs qu’une femme puisse posséder quelques spécificités telles qu’une taille et un poids moyens, voire une poitrine.

Mesdames, si vous vous demandiez pourquoi la ceinture de sécurité à trois points d’ancrage vous était inconfortable, sachez que Nils Bohling, l’ingénieur qui l’a brevetée en 1959, n’a jamais pris en compte les menus détails de votre morphologie. Et cela va bien au-delà du simple inconfort puisqu’une étude de 2019 (1) révèle que « les passagères portant la ceinture de sécurité ont 73 % plus de risques d’être gravement blessées dans des collisions frontales que les hommes ceinturés ».

En santé, c’est la même histoire. Représentant la moitié de l’humanité, ce sont les femmes qui consomment le plus de médicaments. Des médicaments qui ne sont pas conçus pour elles, comme le rappellent Le Hen et Le Moël dont vous retrouverez la chronique de leur enquête ici. Majoritairement sous-représentées (si ce n’est absentes) des essais cliniques, les femmes ont 50 % de plus de risques de souffrir d’effets indésirables que les hommes.

Et comme le rappelle dans la préface Claire Mounier-Véhier, cardiologue et professeure de médecine à l’université de Lille, « les maladies cardio-vasculaires sont encore la première cause de mortalité chez les femmes, alors que l’inconscient collectif en fait toujours des maladies d’hommes ». À tel titre qu’en moyenne, « lorsqu’une femme a un problème cardiaque, elle est prise en charge trente-sept minutes plus tard qu’un homme ».

Lire aussi En consultation : mesdames, rajoutez-en pour être prises au sérieux !

Comment lutter contre ces biais de genre ? La France et les États-Unis ont deux visions. En France, la Pr Mounier-Véhier a cocréé en 2020 l’association "Agir pour le cœur des femmes", dont les Bus du cœur vont sillonner la France du 4 mars au 21 novembre pour des dépistages et de la prévention. Aux États-Unis, la réponse est tout autre. Selon Reporterre (3), le président Trump a décidé de purement et simplement bannir le mot « femme » des prochaines études scientifiques financées par le contribuable. Pourquoi s’embêter ?

Lire aussi Médicaments : des inégalités selon le sexe ?

Lire aussi Médecin : vaut-il mieux choisir une femme ?

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé