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Vessie hyperactive, quelles solutions ?
À partir d’un certain âge, on perd un peu la maîtrise de ses envies d’uriner. Des besoins plus fréquents et plus difficiles à contrôler se font sentir, dus notamment à des contractions anarchiques de la vessie. Ce syndrome de la vessie hyperactive, source de gène au quotidien, voire carrément de handicap dans une vie active, peut être traité par des exercices et des remèdes naturels.
Une vessie hyperactive se caractérise par des mictions plus fréquentes et plus pressantes qu’auparavant, et parfois des fuites urinaires quand on tarde trop. En France, l’incontinence touche 25 % des femmes après 50 ans, 15 % des hommes de 60 ans et plus, mais aussi 10 % d’enfants de 6 ans – et plus encore de sujets à l’énurésie (pipi au lit).
On considère qu’uriner plus de huit fois en vingt-quatre heures, dont au moins deux pendant la nuit, constitue un trouble de cette fonction. Normalement, l’envie se déclenche une fois la vessie remplie à moitié, soit environ 300 ml pour une capacité totale de 500 à 600 ml. Ce qui laisse théoriquement de la marge pour se retenir plusieurs dizaines de minutes si nécessaire.
Quand on décide finalement de se soulager, cela est rendu possible par le relâchement synchronisé du plancher pelvien (ou périnée) et du sphincter de l’urètre, concomitamment à la contraction du muscle de la vessie (le détrusor). La tonicité du plancher pelvien joue un rôle essentiel dans l’étanchéité des sphincters (urètre et anus) ; cet enchevêtrement de muscles relie, tel un trampoline, le pubis au coccyx et soutient tout ce qui se trouve dans l’abdomen.
Les causes de la vessie hyperactive
Avec les années, le périnée, le sphincter et la vessie perdent en élasticité et en tonus. Cela peut occasionner des fuites urinaires lorsqu’on rit, qu’on éternue ou qu’on soulève une charge. Chez les femmes, ce sont surtout les grossesses qui distendent le plancher pelvien ; chez les hommes, ce sont la bedaine et la prostate qui augmentent de volume avec l’âge, venant comprimer la base de la vessie et gêner la vidange.
Le relâchement s’étend quelques fois aux fascias qui soutiennent les organes pelviens (vessie, vagin, utérus, prostate, rectum), entraînant une descente d’organe, ou ptose ; l’utérus peut ainsi s’affaisser et venir comprimer la vessie. Le phénomène est moindre chez l’homme (il n’a qu’un orifice), mais reste tout de même susceptible d’entraîner une pression supplémentaire sur la vessie et la prostate.
La baisse de production d’œstrogènes après la ménopause semble également associée aux symptômes de la vessie hyperactive. Des récepteurs à œstrogènes ont été découverts dans le vagin, l’urètre, la vessie et le muscle du plancher pelvien ; il est donc fort probable que ces hormones jouent un rôle important dans la modulation du tractus urinaire.
D’autres troubles comme l’arthrose, la dépression, les cardiopathies, l’apnée du sommeil ou le surpoids (indice de masse corporelle supérieur à 30) se révèlent également prédictifs du syndrome de la vessie hyperactive.
Le lien entre vessie et cerveau
L’appareil urinaire est contrôlé par le système nerveux (cerveau, moelle épinière et nerfs périphériques). Il se peut donc que des dommages neurologiques à la suite d’une infection, d’un accident vasculaire cérébral, d’une sclérose en plaques ou d’une maladie de Parkinson contribuent à ce que la vessie échappe au commandement volontaire.
Des associations de circonstances peuvent aussi interférer avec l’envie d’uriner . Par exemple, à peine avez-vous mis la clé dans la serrure en arrivant à votre domicile qu’elle se fait tout à coup hyper pressante. Chez d’autres, ce sera le fait d’ouvrir le robinet pour se laver les mains qui réveillera immanquablement l’envie de se soulager.
Normalement, la vessie prévient le cerveau en amont, bien avant qu’elle ne soit pleine : « Commence à chercher des toilettes, on va bientôt en avoir besoin. » Quand il n’est pas immédiatement envisageable d’y aller, le cerveau arbitre entre l’inconfort ressenti, l’urgence à se soulager et des paramètres comme la transgression des normes sociales ou l’image de soi. Une situation peu confortable…
Pendant la nuit, le cerveau – plus précisément l’hypothalamus – commande la libération de la vasopressine. Cet antidiurétique permet de se passer d’uriner et de boire. Cette hormone stimule la réabsorption d’eau au niveau des reins, faisant baisser de 50 % la production d’urine nocturne. C’est le rythme circadien qui aurait la main sur cette fonction bien utile pour passer des nuits tranquilles.
Il arrive aussi que la vessie soit obstruée – à cause de la prostate, d’un fibrome utérin ou d’un kyste ovarien. Des chercheurs ont découvert que cela entraînait une activité anormale de deux petites zones du cerveau ; le noyau de Barrington et le locus cœruleus, impliqués dans la mobilisation de l’attention et la vigilance. Cette suractivité entraîne, entre autres, des perturbations du sommeil, de l’anxiété et des difficultés à se concentrer.
Traitements allopathiques et leurs problèmes
Les fuites urinaires ont longtemps été honteuses et majoritairement tues. Cependant, avec le vieillissement de la population, l’incontinence est devenue un marché comme un autre. Des laboratoires proposent désormais tout un panel de médicaments :
- Les anticholinergiques inhibent l’influx excitateur parasympathique sur le détrusor, permettant à la vessie de se remplir davantage et d’espacer les besoins d’uriner. Leur efficacité est reconnue, mais la répartition des récepteurs cholinergiques dans tout le corps entraîne de fréquents effets secondaires : sécheresse buccale, constipation, troubles visuels et cognitifs entre autres.
- Les bêta-adrénergiques ciblent des récepteurs spécifiques identifiés dans le détrusor et l’urothélium. Ces substances entraînent une relaxation de la vessie, d’où un meilleur remplissage sans affecter la vidange. Leurs effets secondaires sont censés être moins nombreux, mais ils induisent quand même un affaiblissement de la contraction cardiaque pouvant générer des troubles du rythme.
- La desmopressine, initialement recommandée contre l’énurésie nocturne chez l’enfant, est également utilisée chez l’adulte. Inconvénient : un taux de rechute important à l’arrêt du traitement. En revanche, les effets secondaires sont modérés.
Enfin, au titre des traitements à avaler, figurent les antidépresseurs, les antagonistes du calcium, les activateurs des canaux de potassium, la vitamine K, les œstrogènes ou encore les antagonistes des neurokinines. Que du beau monde !
De leur côté, la stimulation électrique du nerf tibial postérieur (en plaçant une aiguille au niveau de la cheville) ainsi que la neuromodulation sacrale représentent des alternatives thérapeutiques très intéressantes, dans la mesure où leur efficacité est comparable à la pharmacothérapie – avec une persistance pouvant aller jusqu’à plusieurs années avant renouvellement.
Quant aux implants destinés à lutter contre l’incontinence urinaire ou le prolapsus pelvien, ils sont depuis peu au coeur d'une polémique. En cause : de sérieuses complications chez certaines patientes, nécessitant une explantation, ce qui a condit à leur suspensions (Grande-Bretagne) ou leur mise sous surveillance renforcée (États-Unis, Australie, France) dans plusieurs pays.
Enfin, une injection de toxine botulique (ou botox) dans le détrusor empêchera la transmission du signal nerveux contractile par blocage de la libération de l’acétylcholine par les terminaisons nerveuses. L’efficacité de cette technique s’étend sur une durée moyenne de six mois.
Des exercices de rééducation comportementale de la miction
Parallèlement, ou en alternative à la médication, une prise en charge comportementale peut s’avérer efficace. Elle consiste en quelques consignes et exercices quotidiens pour mieux calibrer ses envies d’aller aux toilettes : respecter une fréquence donnée pour faire pipi (toutes les deux heures par exemple), pratiquer la relaxation si l’envie se manifeste avant, et noter l’évolution et les résultats de cette rééducation sur un « calendrier mictionnel » pour gagner en confiance et en motivation.
La stabilité du bassin peut également être en cause, lorsqu’elle a été compromise par une chute, un traumatisme sur un membre inférieur, des positions inadéquates prolongées, des activités répétitives (y compris sportives), une constipation chronique ou encore une chirurgie dans la région abdomino-pelvienne ou lombaire. Des tensions musculaires et myofasciales dans ces régions entraînent une modification de la biomécanique du bassin , susceptible de se répercuter sur le système urologique. Demandez à un ostéopathe d’enquêter ici.
La rééducation périnéale obtient également de très bons résultats et s’applique aux femmes comme aux hommes :
• Chez les premières (ayant enfanté), le traumatisme périnéal causé par l’accouchement, après plusieurs mois de pression continue, entraîne souvent des fuites urinaires. La ménopause ainsi que la pratique de certains sports peuvent aussi fragiliser cette zone.
• Chez les seconds, la prostate joue un rôle important dans l’efficacité du verrou pelvien. Quand elle doit être retirée, l’incontinence est très souvent en tête de liste des dommages collatéraux.
Lire aussi Incontinence urinaire d’effort : les exercices de Kegel à la rescousse
Entre applis et hygiène de vie
La rééducation peut sensiblement améliorer les choses dans tous ces cas. Mais un tel travail physiothérapique s’inscrit dans la durée ; il faut en général plusieurs mois pour que les résultats soient au rendez-vous et s’avèrent durables. D’autres exercices spécifiques existent, comme ceux mis au point par le gynécologue Arnold Kegel ou certains mouvements de yoga et de méthode Pilates. Un nouveau dispositif d'électrostimulation associées à des exercices avec coach pour le renforcement du périnée et du plancher pelvien vient de voir le jour et revendique des résultats dés 6 semaines (Miha bodytec). Vous trouverez même des applications dédiées sur votre smartphone, comme Mon coach périnée.
Certaines mesures d’hygiène de vie sont impératives si l’on veut espérer améliorer une incontinence. Il est préférable de proscrire le café, excitateur et diurétique, mais aussi les boissons sucrées et gazeuses . Tout en veillant à un apport hydrique suffisant pour éviter que les urines ne soient trop acides, et donc irritantes pour la vessie.
Fumer constitue un facteur de risque aggravant ; la nicotine et les autres toxines provenant de la cigarette favorisent l’irritation de la vessie lorsqu’elles sont excrétées à travers l’urine . L’alcool, quant à lui, est un inhibiteur de la vasopressine (l’hormone antidiurétique), ce qui a tendance à accélérer le volume et le flux des urines.
Les remèdes naturels
Vessie hyperactive et incontinence sont typiquement deux troubles qu’il vaut mieux prévenir que guérir, car le tableau des remèdes naturels est assez succinct. On distingue tout de même :
- Les sels de Schüssler : plus connus en Suisse et en Allemagne que chez nous, ils sont couramment associés aux autres méthodes comme l’entraînement du périnée. Il s’agit des sels n° 1 (Calcium fluoratum, favorisant l’élasticité tissulaire), et n° 11 (Silicea, constitutif essentiel des tissus conjonctifs).
- L’Urinaplex : complexe de baies d’aronia, de prêle, de magnésium et de silice colloïdale mis au point aux États-Unis, contribuant d’après les tests à une réduction de 50 % de la fréquence urinaire après trois mois de prise. Indiqué pour traiter l’incontinence de la femme ménopausée et après une chirurgie de la prostate.
- Le cyprès : l’huile essentielle de cyprès (Cupressus sempervirens) possède des vertus antispasmodiques capables de calmer les contractions désordonnées du détrusor, auxquelles s’ajoutent des propriétés décongestionnantes pour la prostate. En verser dix gouttes dans une eau chaude en bain de siège, ou en additionner deux gouttes à trois gouttes d’huile végétale pour un massage du bas-ventre. Ou bien encore, ingérer 20 gouttes de teinture mère matin et soir. L’HE de cyprès est déconseillé chez la femme enceinte et allaitante, et un usage prolongé n’est pas recommandé. Une décoction de brisures de noix de cyprès est également envisageable. Compter une cuillère à café par tasse, laisser bouillir dix minutes, puis infuser dix autres minutes. Prendre une tasse un peu avant les trois repas.
- Le macérat de bourgeons de poirier : remède de terrain au long cours, il est traditionnellement recommandé dans les situations de proliférations tissulaires anarchiques (fibromes, kystes et polypes). Il cible particulièrement les problèmes liés à la sphère uro-génitale ; fuites urinaires, prostate, vessie, utérus… On peut en prendre jusqu’à 15 gouttes deux fois par jour.
Pour finir, voici un petit truc si vous devez patienter encore quelques minutes avant d’aller aux toilettes :contractez le périnée sans mobiliser les abdominaux et respirez lentement en ouvrant les côtes – mais non pas en abaissant le diaphragme, pour éviter d’augmenter la pression sur la vessie. Vous pouvez compléter ces différents conseils par une approche plus spécifiquement ostéopathique avec cet article.
Carnet d'adresse
- Huile essentielle de Cyprés en magasin bio, pharmacie ou parapharmacie. Brisure de noix de Cyprés en herboristerie.
- Macérat de bourgeons de poirier, en magasin bio ou en ligne (par exemple marques Le Gattilier ou Herbiolys)
- L'Urinaplex (aronia, prêle, magnésium, silice) des laboratoires Effiplex chez La vie naturelle
- Pour trouver une salle ou un coach Miha bodytec voir ici
- Mon coach périnée sur Itunes (Iphone) ou Play store (Android).
- Stimulation Magnétique Transpelvien
Sources
“Evaluation and management of overactive bladder : stratégies for optimizong care”, Research and Reports in Urology, 2016.
“Conservative management of urinary incontinence in woman”, Reviews in Urology, 2015.
“Treatements for overactive bladder ; focus on pharmacotherapy”, Journal of Obstetrics and Gynecology Canada, 2012.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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