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Spermidine : l’anti-âge de demain ?
Vivre centenaire en bonne santé : un rêve inaccessible ? Peut-être pas, grâce à une molécule présente naturellement dans notre corps : la spermidine. Les études à son sujet sont enthousiasmantes, elles font état de différents mécanismes d’action qui, conjugués, permettent d’augmenter la longévité et de réduire la survenue de pathologies liées à l’âge.
Les polyamines, que l’on trouve dans tout le monde vivant, sont une famille de molécules dérivant de l’ornithine, un acide aminé non essentiel. Les polyamines sont cruciales pour le fonctionnement cellulaire : croissance et prolifération des cellules, stabilisation de l’ADN, transcription de l’ADN en ARN et apoptose (« suicide cellulaire »). Nos cellules, tout comme les bactéries du microbiote, sont capables de les synthétiser(1).
Des bactéries aux mammifères, l’ornithine est transformée en putrescine, qui est elle-même transformée chez l’humain par des enzymes en spermidine, puis en spermine. Les noms « spermine » et « spermidine » proviennent du premier fluide organique dans lequel ces polyamines ont été découvertes chez l’humain : le sperme. Mais leur présence dans l’organisme est plus étendue et leurs rôles dans le corps polyvalents.
Un anti-âge naturel : comment la spermidine augmente la longévité
Une étude observationnelle italienne de 2012(2) révèle, après analyse des taux sanguins de spermine dans différentes classes d’âge, qu’elles sont en lien direct avec l’atteinte d’un âge vénérable : le groupe des nonagénaires et centenaires présentaient en effet en moyenne des taux significativement supérieurs aux autres groupes. On sait en outre que la spermidine est presque absente des cellules vieillissantes. Ces résultats viennent appuyer les conclusions des études sur le rôle de la spermidine dans la longévité.
Le vieillissement est un processus irréversible et inévitable qui constitue un facteur de risque pour la progression de diverses pathologies(3). C’est là que la spermidine intervient grâce à ses puissantes vertus anti-âge : elle retarde le vieillissement et la perte de capacité locomotrice, réduit la fréquence et la sévérité des maladies liées à l’âge, augmente la durée de vie et la résistance au stress(4, 5). La communauté scientifique place de grands espoirs dans son usage thérapeutique, notamment dans la prévention des maladies cardiovasculaires, neurodégénératives, métaboliques, musculosquelettiques et immunitaires, rien que ça ! Mais sur quelles preuves se base-t-elle exactement ?
Il avait déjà été montré que l’administration de spermidine augmente la longévité de levures, de mouches, de vers et de cellules humaines en culture(2). En 2016, une étude publiée dans Nature Medicine(6) montrait qu’un régime alimentaire enrichi en spermidine permet de prolonger la durée de vie de souris et de préserver leur santé cardiovasculaire, mais aussi d’améliorer leurs compétences cognitives(7). Chez l’homme, un régime naturellement riche en spermidine augmente la durée de vie(8), réduit le risque cardiovasculaire et la tension artérielle(5), mais aussi la fréquence des troubles cognitifs(6). Les aliments riches en spermidine sont : les champignons, les fromages affinés, le soja, le germe de blé, les noix, les légumes secs.
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Autophagie, mitochondrie, télomères : les rôles fondamentaux de la spermidine
La spermidine joue un rôle-clé dans le fonctionnement cellulaire, mais sa production par le corps diminue au fur et à mesure du vieillissement. Son apport par l’alimentation permet de recharger les stocks cellulaires et donc de bénéficier de son action principale : la favorisation de l’autophagie. Ce processus complexe permet de collecter les composants intracellulaires inutiles ou endommagés dans les lysosomes(2), sortes de « poubelles cellulaires », pour les dégrader et les recycler. Or le vieillissement augmente la formation de composants cellulaires endommagés tout en diminuant la capacité de la cellule à les dégrader…
Cette perte de vitesse dans nos capacités de recyclage des cellules endommagées est un des facteurs majeurs de réduction de la durée de vie de l’organisme. Le principal mécanisme d’action anti-âge et prolongévité de la spermidine (9) s'explique donc ainsi : elle augmente l’autophagie dans de multiples organes, ce qui prolonge la durée de vie et retarde l’apparition de pathologies liées au vieillissement(10, 11), notamment aux niveaux artériel(12), de la mémoire et des capacités cognitives(13-15) ou de l’atrophie musculaire(16).
Le spectre de l’action anti-âge de la spermidine est particulièrement large, puisque cette dernière participe à une grande variété de phénomènes favorisant la santé (2) :
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réduction de l’inflammation ;
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régulation de la croissance, de la prolifération et de la mort cellulaires ;
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réduction de l’accumulation lipidique dans les plaques d’athérome des artères
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maintien de la fonction et du nombre de mitochondries (les centrales énergétiques de la cellule), en particulier dans le cœur (17, 18) et dans le cerveau (19) ;
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maintien de la longueur des télomères (20) (des « capuchons » qui protègent les extrémités des chromosomes).
Le résultat ? Un effet anti-âge synergique et global ultrapuissant !
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Quantité, effets secondaires, synergies…
Une étude de toxicité réalisée sur des souris et sur des personnes âgées (administration de 1,2 mg/jour de spermidine pendant trois mois (21)) a montré l’excellente tolérance et l’absence d'effets secondaires liés à la consommation alimentaire ou à la complémentation en spermidine.
Ceci encouragera certainement de nouvelles études sur les effets à long terme de la supplémentation en spermidine. Celle-ci pourrait bénéficier, en outre, d’un effet de synergie en la combinant avec d’autres molécules favorisant l’autophagie comme le resvératrol (22), lui aussi anti-âge.
Il existe quelques compléments alimentaires avec de la spermidine sur le marché, souvent à base de germe de blé, mais il est difficile de recommander une dose quotidienne à ce stade.
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Références bibliographiques
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« Cardioprotection and lifespan extension by the natural polyamine spermidine », Nat Med (2016).
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« Dietary spermidine improves cognitive function », Cell Rep (2021).
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« Induction of autophagy by spermidine promotes longevity », Nat Cell Biol (2009).
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« Autophagy in ageing and ageing-associated diseases », Acta Pharmacol Sin (2013).
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« Mechanisms of spermidine-induced autophagy and geroprotection », Nat Aging (2022).
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« The autophagy enhancer spermidine reverses arterial aging », Mech Ageing Dev (2013).
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« Spermidine-triggered autophagy ameliorates memory during aging », Autophagy (2014).
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« Spermidine maintains telomere length and delays aging », Centr As J Glob Health (2021).
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