Le Chyawanprash, marmelade de jouvence

Pour l’amour d’une princesse...

Le Chyawanprash est un authentique complément alimentaire d’origine indienne. La légende raconte qu’il est le fruit de l’angoisse du sage Chyawan. Alors qu’il priait reclus dans la forêt depuis des années, le vieillard rencontra un jour une princesse dont il tomba amoureux. Terrifié à l’idée de ne pouvoir vivre cet amour, il demanda à des médecins ayurvédiques de lui préparer une potion pour retrouver la vitalité de sa jeunesse.

Avec l’aide des Ashwini Kumaras, dieux jumeaux de la médecine ayurvédique, les spécialistes mirent au point un remède à base d’un fruit, et plus particulièrement de sa pulpe. Le fruit en question, c’est l’amla (Phyllanthus emblica), une groseille épineuse indienne. C’est en synergie avec quarante-huit plantes et des épices reconnues pour leurs propriétés médicinales que médecins proposèrent la confiture au saint homme. Bien entendu, le Chyawan retrouva sa jeunesse et ne souffrit plus d’aucune maladie...

De tels récits pourraient à sourire… Sauf que la liste des ingrédients, qui depuis ne cessent d’alimenter la littérature scientifique, a de quoi faire cesser les persiflages. Notre confiture est classée comme reconstituant immunitaire et rajeunissant dans le Charaka Samhita, plus ancien traité d’ayurvéda !

Elle est de plus anabolisante et tonique, recommandée pour faciliter la digestion, accroître la masse musculaire, abaisser la tension artérielle et le taux de cholestérol, nettoyer les poumons et renforcer la résistance de l’organisme. Riche en calcium, en phosphore, en fer, en carotène, en hydrates de carbone, en thiamine et riboflavine, le Chyawanprash est un puissant antioxydant, dont la teneur en vitamine C laisse pantois. Chaque cuillère de 20 gr possède un pouvoir antioxydant équivalent à 665 mg de vitamine C !

Composition, préparation, usage du Chyawanprash

Conservé à l’aide de beurre clarifié (ghee) et d’huile de sésame, l’amla est cuit avec les extraits d’une cinquantaine de plantes. On peut citer parmi elles le karkatshringi (dont le tanin, la gomme et l’huile essentielle aromatique assurent une action expectorante ou antitussive et préventive de l’irritation de l’estomac), le bhumyamalaki (plante amère réputée pour entretenir les fonctions hépatiques), le shatavari (plante réputée pour la santé digestive, le cholestérol et la ménopause), l'ashwaghanda (l'adaptogène reine contre le stress), le guduchi (aux propriétés astringentes et diurétiques, également connu pour rajeunir le système immunologique). Citons encore le haritaki, fruit riche en tanins protecteurs de la muqueuse stomacale, en acide gallique et en mucilage, et doté de vertus tonifiantes des contractions péristaltiques de l’intestin.

En fin de cuisson, on ajoute à la marmelade obtenue du miel et six épices (piment long aphrodisiaque, cannelle diurétique, poudre de santal antibactériene, bambou rajeunissant et tonique, et clous de girofle antiseptiques, antifongiques et antiviraux). De quoi donner un sacré coup de jeune à son organisme.

Quand prendre le Chyawanprash ? Il est préférable de le consommer à jeun, par exemple le matin ou en milieu d'après-midi, et de ne pas le combiner avec d'autres aliments. Dans la pharmacopée ayurvédique, la dose généralement recommandée pour un adulte en bonne santé est de 12 g, à prendre en une fois ou répartir deux fois par jour. Sa composition a été pensée pour convenir à la majorité des groupes d'âge avec une posologie adaptée, à mélanger avec du lait ou de l'eau tiède. En Inde on le prend surtout aux intersaisons, période plus propices à la fragilisation de l'organisme. Ce même raisonnement invite à la prendre, sous nos latitudes, en automne et hiver principalement.

Le Chyawanprash a été soumis à plusieurs évaluations cliniques auprès de participants de différents âges (entre 5 et 75 ans), avec des dosages variés (allant de 12 à 30 g par jour) et sur des durées allant de 28 jours à 2 ans. Aucune de ces études n’a mis en évidence d’effets secondaires importants ni de problèmes spécifiques liés à son utilisation, mais il est toujours préférable de faire preuve de prudence et d'en référer à son médecin en cas de doute.

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