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Le flux instinctif libre : se passer de protections pendant les menstruations
Le FIL (Flux instinctif libre) est une technique utilisée par de plus en plus de femmes pour retenir naturellement le flux menstruel dans le vagin et ainsi se passer de protections pendant les menstruations. Mystérieuse et méconnue, cette méthode vient d’être observée par échographie pour la première fois au monde par une Française qui pratique et enseigne la méthode.
Des menstruations sans serviettes, cups, ni tampon : vraiment ?
Face aux scandales sanitaires récents dévoilant la présence de composants toxiques dans les serviettes et tampons , de plus en plus de femmes cherchent à gérer leur flux menstruel de la manière la plus saine et écologique possible. Parmi ces nouvelles alternatives, nous vous parlions notamment de la coupe menstruelle , sorte de coupelle en silicone médical qui vient retenir le flux. Mais certaines vont encore plus loin et parviennent à se passer totalement de protections grâce à la technique du FIL, le flux instinctif libre. Cette technique consiste à retenir le sang pour le relâcher au moment voulu aux toilettes.
Étant pratiquée par une infime minorité de femmes, cette façon de gérer le flux menstruel n’a jamais fait l’objet d’étude scientifique permettant d’en comprendre le mécanisme. Le peu de professionnels s’y intéressant supposait que le sang soit retenu dans l’utérus lui-même ou en amont du vagin, dans ses replis. Il y a quelques mois, Jessica Spina, « naturothérapeute spécialisée dans le féminin » et créatrice de la formation « FIL rouge » (l’une des seules disponibles en France pour apprendre la méthode) a levé le voile sur ce mystère.
Et si la nature avait tout prévu ?
Durant sa période menstruelle, Jessica Spina a réalisé une échographie pelvienne dans le cabinet du docteur Claire Cangemi-Polisset, radiologue à Carpentras. L’examen a permis de parvenir aux conclusions suivantes : « Exploration des culs-de-sac vaginaux : fornix antérieurs et postérieurs en périodes de règles, examen réalisé par voie suspubienne. Présence d’une barre hématique de 11 millimètres d'épaisseur dans le sac vaginal antérieur, non retrouvé après miction (NDLR : une fois que Jessica avait évacué le sang aux toilettes) ». La formatrice au FIL s’étonne : « Comment avons-nous pu croire que la nature ait pu oublier un détail si important dans la conception du corps des femmes ? »
Des replis vaginaux, lieu idéal de stockage du sang menstruel ?
Cette échographie (NDLR : à notre connaissance la seule réalisée au monde) permet de supposer que les femmes pratiquant le FIL « stockent » leur sang menstruel dans les fornix, des petites cavités qui se trouvent de part et d'autre du col de l'utérus. Une fois évacué de l’utérus suite aux contractions vaginales, le sang viendrait s’agglutiner temporairement dans ces replis situés en hauteur du vagin pour être relâché lorsque la femme le décide. Pour résumer, la méthode serait assez similaire à ce qu’expérimentent les enfants lorsqu’ils apprennent à se retenir pour faire leurs besoins. Pleine d’espoir, Jessica Spina espère que des médecins et scientifiques vont un jour s’intéresser à cette méthode et réaliser des études plus poussées.
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Une méthode accessible à toutes ?
Depuis un peu moins d’une décennie, des femmes échangent autour de cette pratique sur les blogs et réseaux sociaux francophones. Le contenu de leurs échanges laisse penser que le FIL reste toutefois difficile à pratiquer pour un certain nombre de femmes qui s’y essaient.
Pour Jessica Spina (qui a consacré un ouvrage à la technique ) : « Il faut tenir le coup et persévérer durant plusieurs cycles. » D’après la professionnelle, « notre corps est constitué pour cela » et sauf en cas de problème anatomique ou de santé « chaque femme peut arriver à le pratiquer, même avec des règles trop ou trop peu abondante. » Pour les sportives, elle cite l’exemple d’une patiente qui était plutôt dubitative car elle est danseuse et chanteuse et qui aujourd'hui « monte sur scène même quand elle a ses règles en pratiquant le FIL ! ».
Melissa Carlier , kinésithérapeute spécialiste en rééducation périnéale créatrice d’une formation dédiée à l’apprentissage progressif du flux instinctif libre précise : « Beaucoup de femmes parviennent en un à trois cycles à libérer environ 50 % de leur flux aux toilettes, elles peuvent avoir des difficultés si elles ont un périnée affaibli (fuites urinaires par exemple) ou si elles n’ont pas l’habitude d’être à l’écoute de leur corps (…) mais même les femmes avec un fort flux peuvent pratiquer le FIL ».
Le FIL : espoir pour l’avenir et la précarité menstruelle ?
Ces deux professionnelles précisent que les femmes qu’elles forment au FIL observent généralement un impact positif de la méthode sur leurs menstruations : diminution de la durée des règles, du flux et des douleurs menstruelles.
Jessica Spina qui a créé l’association FIL rouge pour « promouvoir le Flux instinctif partout dans le monde » y voit l’occasion d’aider de nombreuses femmes et adolescentes en situation de précarité menstruelle et espère que, grâce au FIL, les femmes vont redécouvrir « cette partie d’elles, oubliée depuis des siècles et reprendre force et pouvoir pour se redécouvrir ».
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