Pour ralentir le vieillissement, manger vegan ?

Cette étude américaine, la Twins Nutrition Study, a ceci de particulier qu’elle n’inclut que des jumeaux vrais, c’est-à-dire strictement identiques sur le plan génétique, afin qu’aucune variable de cette nature ne fausse les résultats. Pendant huit semaines, l’un des jumeaux s’est conformé à un régime végétalien, c’est à dire sans aucun produit de source animale, l’autre à un régime omnivore sain (conforme aux recommandations des autorités de santé). Les chercheurs ont scruté avant, pendant et après, les indicateurs de l’âge biologique que sont l’état des cellules, des tissus et des systèmes d’organes, et ce critère particulier, reconnu comme le plus significatif en la matière : la méthylation de l’ADN.

Le régime vegan induit un « recul de l’âge biologique »

La méthylation de l’ADN est une modification épigénétique qui régule l’expression des gènes ; elle est actuellement admise comme étant un baromètre fiable du vieillissement. Or il s’avère, dans cette étude, que le régime vegan entraîne un abaissement de l’estimation de l’âge basée sur cette méthylation, en comparaison avec un régime omnivore sain. Les résultats montrent un « rajeunissement » de l’âge du cœur, du foie et des systèmes hormonaux, métaboliques et inflammatoires – un gain globalement estimé à sept mois, et obtenu en seulement huit semaines.

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Densité nutritionnelle plutôt qu’énergétique

Le groupe vegan a consommé en moyenne 200 calories de moins que le groupe omnivore, du fait de la composition de ses menus. Une différence qui s’est traduite, à l’issue des huit semaines, par une perte de poids corporel supérieure de 2 kg en moyenne par rapport à celle des jumeaux omnivores ; ce qui interroge les auteurs de l’étude quant à savoir si la diminution de l’âge biologique du groupe vegan est due à la seule composition de son alimentation ou si elle est davantage une conséquence de la perte de poids et de la restriction calorique sur le vieillissement .

Il parait vraisemblable que les deux facteurs vont de pair et sont étroitement imbriqués ; l’alimentation vegan implique, par nature, une redistribution calorique à la baisse, en comparaison d’une alimentation conventionnelle. À la densité énergétique en calories, elle privilégie la densité nutritionnelle , avec des teneurs plus importantes en fibres, antioxydants, minéraux, oligo-éléments et autres enzymes sensiblement plus élevées, plus favorables à une santé optimale.

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Concordant avec les régimes des centenaires des zones bleues

Si les auteurs nuancent la portée de leurs résultats, rappelant que le « rajeunissement » observé chez les végétaliens n’augure pas forcément d’un allongement de la durée de vie, ils encouragent à incorporer dans l’alimentation quotidienne davantage d’ingrédients végétaux tels que légumes, noix, graines, légumineuses et céréales complètes, au détriment des produits d’origine animale, qu’ils conseillent de consommer avec modération. Au final, on ne pourra s’empêcher de rapprocher les résultats de cette étude avec le bienfait du régime méditerranéen et ceux adoptés dans les « zones bleues» – où vit une proportion de centenaires inhabituellement élevée – caractérisés justement par une prédominance d’ingrédients végétaux variés et un apport calorique inférieur à la normale occidentale.

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